Une nouvelle génération aux commandes du Sports Experts

AFFAIRES. La propriétaire des magasins Sports Experts de Cowansville et de Magog, Marie-Josée Normandin, passe le flambeau. Elle a vendu son entreprise à son fils Vincent Hébert et sa nièce Catherine Boucher, qui deviennent la quatrième génération de leur famille à se lancer en affaires.

Vincent Hébert et Catherine Boucher ont des expériences complémentaires en affaires.

M. Hébert était impliqué dans le magasin de sa mère à son jeune âge avant de revenir officiellement au bercail en 2016. Il a lentement pris du galon jusqu’à en devenir propriétaire en juillet dernier.

« Quand ma mère a acheté le Sports Experts de Magog il y a six ans, tranquillement pas vite, j’ai pris plus de place dans le magasin, au départ, seulement à Magog, ensuite les deux magasins, relate M. Hébert. À un moment donné, on réfléchissait à la transition et c’est à ce moment que ma cousine Catherine est arrivée dans le décor. On s’est rencontrés pour en jaser à l’automne dernier et à la suite de quelques rencontres on a réalisé qu’on avait des forces connexes et on a décidé d’aller de l’avant au printemps. »

De son côté, Mme Boucher a œuvré pendant sa jeunesse dans les restaurants de son père avant d’aller travailler chez Labatt pendant une vingtaine d’années.

« Il y a quand même beaucoup de similitudes avec mon emploi passé, affirme-t-elle. On est dans le commerce de détail, tous les jours, on suit les saisons, fait des commandes, suit les circulaires. La seule chose de différente, c’est le contact direct à tous les jours avec le consommateur, mais ultimement, c’est plus plaisant. On a le pouls tout de suite de la clientèle. »

M. Hébert et Mme Boucher peuvent toujours compter sur l’appui de Mme Normandin pendant la transition, mais également de l’expérience d’employés actuels, qui sont dans certains cas à l’emploi du Sports Experts depuis une vingtaine d’années.

Les nouveaux propriétaires souhaitent aussi s’impliquer davantage dans la communauté.

« On veut s’impliquer dans le soccer, dans le hockey, déclare Mme Boucher. Ici, on s’implique avec le Fonds d’excellence Massey-Vanier, avec Main dans la main. Quand on a de vieux patins, de vieilles bottes, on appelle les écoles primaires. On veut relancer toutes ces choses-là dans l’objectif de faire bouger toutes les générations. »

« À Magog, on commence à avoir une belle notoriété, on est impliqués autant dans le soccer mineur que dans le baseball mineur ou dans le tennis et le pickleball, qui touchent vraiment une autre génération, affirme pour sa part M. Hébert. Dans le ski alpin aussi, nous sommes bien impliqués. C’est ça le but, que nous boutique permette à la communauté de se sentir intégrée dans le sport. »

HISTORIQUE

L’histoire des Normandin à Cowansville a débuté dans les années 50 alors qu’Arthur Normandin a ouvert une quincaillerie, la Ferronnerie Cowansville.

Son fils Luc s’est joint à l’aventure quelques années plus tard avant de lui-même lancer son propre magasin en 1960, soit le Salon du ski.

C’est 25 ans plus tard que Marie-Josée Normandin a commencé à s’impliquer plus activement dans l’entreprise, alors qu’elle venait de terminer ses études. Elle s’occupait au départ du volet sport de la Ferronnerie sous la bannière Podium Sport.

En 1990, les Normandin ont acquis le Sports Experts de Cowansville, qui était à l’époque au centre commercial Domaine du Parc.

Luc Normandin avait été auparavant propriétaire d’une boutique Sports Experts avant de s’en départir quelques années plus tard.

Le magasin du Domaine du Parc a par la suite été déménagé à son emplacement actuel, au 1777, rue du Sud, il y a 19 ans.

En ce moment, le Sports Experts de Cowansville compte sur une quinzaine d’employés et une trentaine du côté de Magog.

DÉFIS

Catherine Boucher indique que les entrepreneurs doivent composer avec un continuel changement, autant du côté économique que du côté climatique, alors que les magasins de sport sont intimement liés à la météo.

« L’industrie change dans le cadre post-pandémique actuel. Pendant une dizaine ou une douzaine d’années, ça a été assez constant, mais depuis les cinq dernières années, tout est arrivé. La pandémie, des fermetures, la récession, la vente en ligne, les 40 degrés en plein automne : ce qu’on doit faire, c’est de s’adapter constamment au changement, ce qui est peut-être plus nouveau. »

Les défis de main-d’œuvre sont également très présents.

« Garder nos employés demeure un défi de tous les instants, poursuit Mme Boucher. S’assurer que le consommateur, malgré tout ça, reste au centre de nos priorités aussi est un défi. »

L’arrivée dans les dernières années de la vente en ligne comporte elle également des changements dans l’industrie.

« Le client magasine en ligne, mais aime encore se déplacer pour toucher et essayer, affirme Marie-Josée Normandin. C’est à nous de lui offrir une expérience plus complète que le web peut offrir. On voit que nos clients sont beaucoup plus informés qu’avant. Beaucoup de ventes se font alors que le client a déjà vu ce qu’on avait sur internet. »

« En partie, ça peut nous faciliter la tâche, ajoute Mme Boucher. On me demande souvent si ça m’enlève beaucoup de ventes, oui, on doit en perdre un peu, mais ça accélère le processus de magasinage. »

« Avec ce qui se fait en ligne, on peut rejoindre des consommateurs qui ne seraient jamais venus ici avant, indique de son côté Vincent Hébert. C’est une opportunité pour nous de rencontrer des clients et les accrocher dans notre magasin, leur offrir un service agréable. C’est notre défi et notre mission comme détaillant d’offrir ce service-là et un contact humain. »