IBM inaugure son ordinateur quantique

TECHNOLOGIE. IBM a présenté son tout nouvel ordinateur quantique, le IBM Quantum System One, le premier ordinateur du genre au Canada, mercredi dernier dans ses installations de Bromont.

Cet ordinateur dispose d’une puissance de calcul quantique lui permettant de trouver des solutions à des problèmes qu’un superordinateur classique serait incapable de résoudre.

Il sera utilisé exclusivement par la Plateforme d’innovation numérique et quantique du Québec (PINQ2).

 » Quand nous regardons le monde de l’informatique et ce que les ordinateurs classiques accomplissent, c’est essentiellement de calculer des nombres, explique le vice-président d’IBM Quantum, Jay Gambetta. Les ordinateurs quantiques sont très bons pour calculer des correlations et des relations et c’est important afin de résoudre des problèmes mathématiques avancés. Vous pouvez les imaginer un peu comme des accélérateurs. Quiconque aura ces ordinateurs en sa possession aura un outil qui a une grande valeur scientifique. « 

En février de l’an dernier, lors de l’annonce des premières zones d’innovation, dont celle sur le quantique à Sherbrooke, le gouvernement du Québec avait dévoilé avoir accordé une aide financière de 68 M$ à PINQ2 sur cinq ans pour l’installation et l’exploitation de cet ordinateur quantique.

En tout, le projet a nécessité un investissement de 130,5 M$.

« Toute l’équipe d’IBM est très excitée d’accueillir en nos murs ce nouvel ordinateur, mais, surtout, particulièrement fière de faire partie et contribuer à la communauté scientifique et technologique, a déclaré le directeur en chef de l’usine IBM de Bromont, Stéphane Tremblay. Depuis plus de 50 ans, cette équipe innove en continu et exerce un leadership important dans le développement de la technologie. »

« Pour moi, c’est une journée extraordinairement importante pour IBM, a lancé pour sa part Jay Gambetta. Durant les 18 derniers mois, nous avons travaillé étroitement avec nos partenaires pour mettre sur pied un parc technologique de pointe au Canada, un parc axé sur l’innovation et qui s’engage à accélérer l’informatique quantique et l’informatique de haute performance. En améliorant ces technologies ensemble, nous avons la chance de repousser les limites du possible lorsque nous cherchons des solutions aux problèmes les plus complexes au monde. »

QUÉBEC

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a par ailleurs indiqué que l’ordinateur servira surtout pour des projets du domaine de l’énergie, des sciences et de la vie et du développement durable.

« Un an et demi après avoir annoncé les zones d’innovation, de venir ici et de voir physiquement le fruit de cet effort-là me rend très heureux, a-t-il déclaré. C’est avec des projets phares comme celui-là que le Québec va continuer de se positionner comme un leader de classe mondiale en science quantique et en innovation. Sa puissance de calcul sera mise à profit pour accélérer les projets de recherche et développement et d’innovation des entreprises ainsi que des chercheurs, d’ici et d’ailleurs. »

« L’histoire de la ville de Bromont et celle d’IBM sont intimement liées, a rappelé de son côté la députée de Brome-Missisquoi, Isabelle Charest. Bromont est né en 1964 de la vision de deux frères qui voulaient créer une ville de l’avenir dont les deux axes de développement seraient les secteurs récréotouristiques et industriels de haute technologie. IBM Canada a été la première grande entreprise à s’installer dans le parc industriel de Bromont. Cette recherche d’innovation nous a propulsés des années 60 à aujourd’hui, journée qui marque l’arrivée de l’un des ordinateurs quantiques commerciaux les plus performants au monde et on a la chance de l’avoir ici, dans la plus belle circonscription du Québec! »

PINQ2

PINQ2 pilotera un groupe de travail formé également d’Hydro-Québec, l’Université de Sherbrooke ainsi qu’IBM qui aura comme objectif d’accélérer la recherche de solutions quantiques dans le domaine du développement durable.

« À Bromont, IBM est l’un des rares endroits au monde qui permet de proposer une infrastructure quantique utile, évolutive et performante, a soutenu le directeur général de PINQ2, Eric Capelle. Du côté classique, nous avons plus de 5000 CPU et GPU disponibles pour du calcul haute performance, capable de supporter les besoins les plus importants en intelligence artificielle, en analyse de données ou en simulation. Nous avons combiné les deux plateformes pour devenir l’une des rares plateformes hybrides quantiques au monde aux standards industriels. »

« Pour nous, ça incarne le modèle partenarial qu’on aimerait voir dans notre université tout le temps, a commenté pour sa part le recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette. Quand on regarde l’écosystème, de Bromont à Sherbrooke, on parle de 1 G$ d’investissements dans les 10 dernières années, dont 60 % du secteur privé. On est privilégié d’avoir travaillé dans cet écosystème et c’est comme ça qu’on veut travailler. »

« C’est exceptionnel ce qu’on est en train de construire et je pense qu’on ne le réalise pas encore, a affirmé le directeur général de la zone d’innovation quantique DistriQ, Richard St-Pierre. À mon point de vue, les acteurs quantiques basés au Québec ne manquent ni qualité ni motivation, on est déjà de classe mondiale. »