Budget: la Ville de Bromont réitère ses explications
BUDGET. À la suite du tollé qu’a suscité l’adoption du budget 2023, dans lequel a été décrétée une hausse de taxes de près de 8 %, la Ville de Bromont a tenu la semaine dernière une rencontre d’information au Centre national de cyclisme. Durant cette rencontre, elle a rappelé les éléments qui ont motivé la hausse du taux de taxation.
« Ce qui a guidé le budget 2024 et le plan quinquennal d’immobilisations, c’est de maintenir le niveau de qualité de vie des citoyens et de rationaliser le budget d’exploitation, a résumé le maire de Bromont, Louis Villeneuve. Aucun nouveau poste permanent ne devait être accordé. Il fallait investir dans les actifs critiques, assurer le maintien des actifs actuels et respecter les ententes contractuelles. »
Dans sa présentation, la Ville a également mis en lumière quelques comparables quant à l’augmentation des taxes dans certaines municipalités, qui ont soit une réalité similaire à celle de Bromont, se retrouvent dans la même région ou encore sont de taille semblable.
Elle a aussi fait l’exercice de comparer les taxes résidentielles d’un immeuble de valeur moyenne, soit de 565 000 $, avec encore une fois des municipalités considérées comme comparables par la Ville à Bromont.
La Ville est revenue par ailleurs sur l’augmentation des coûts de service qu’elle encourt.
« Depuis 10 ans, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 26,6 %, a relaté le directeur général de Bromont, Francis Dorion. Dans notre cas, cependant, pour l’achat de pierre, d’abrasif ou de bitume, par exemple, depuis 10 ans, on parle d’augmentations bien plus importantes. On a aussi des quotes-parts à payer à la MRC de la Haute-Yamaska, encore, plus celle de Brome-Missisquoi. Ce sont des éléments que nous ne contrôlons pas. »
La Ville de Bromont avait avant la séance invité les citoyens à lui soumettre des questions, certaines auxquelles les différents intervenants ont répondu.
« Dans tout cet exercice-là, on a fait une gestion responsable, a soutenu Francis Dorion. Je ne m’en cacherai pas, on a passé un nombre très important d’heures à travailler avec les directeurs et responsables de dossier. Choisir comme élu, c’est aussi dire non. On a sabré les montants de certains services de base et de bonifications qui avaient été proposés en lien avec les différents plans stratégiques qui ont été déployés. »
« Loisirs, tourisme, développement durable, dans plusieurs domaines d’activité, on est venus retrancher à peu près 1,5 M$, a énuméré M. Dorion. On a retranché des week-ends d’animation à la Place publique, il y a des dossiers dans lesquels on n’ira pas chercher d’expertise externe, on a arrêté la numérisation des archives, on a accordé moins de personnel temporaire aux travaux publics, on a coupé les policiers à vélo. »
QUESTIONS DES CITOYENS
En plus des questions soumises en marge de la rencontre, la Ville a également reçu les questions des citoyens qui étaient sur place.
Des citoyens ont entre autres questionné les élus et les administrateurs municipaux sur le service de police, l’utilisation des surplus, le développement à terme de Bromont ou encore sur le plan quinquennal d’immobilisations.
Après que la Ville ait relevé qu’il en coûterait près de 1 M$ de moins pour avoir les services de la Sûreté du Québec plutôt que ceux de son propre corps policier, une citoyenne a affirmé que cette différence est non négligeable et qu’une telle option devrait être sérieusement envisagée.
Une opinion qui n’est manifestement pas partagée par le maire Louis Villeneuve.
« Quand on regarde les sondages qu’on a faits auprès des citoyens, c’est à peu près 90 % qui veulent garder leur service de police, affirme-t-il. Il est possible que la population soit satisfaite avec la SQ, mais j’en doute. Si l’ensemble des citoyens veulent la SQ, pas de problème, on ira. Mais penser à quelque chose, le running gag à Bromont, c’est que la police est cachée partout. J’ai le maire de Lac-Brome qui me dit qu’il n’y a pas de police sur son territoire. On a un service de police super efficace, on est en sécurité et on n’a pratiquement pas de taux de criminalité. On cherche à desservir Lac-Brome et si on y parvient, on va avoir une économie d’échelle importante. »
Quant à l’utilisation des surplus, une autre citoyenne a demandé à la Ville d’évaluer la possibilité d’équilibrer le budget avec les surplus plutôt que de rejeter la hausse des dépenses sur le compte de taxes.
« On estime qu’on est à peu près à 6,1 M$ de surplus dans la réserve en 2023, avait souligné pendant la présentation le directeur général de la Municipalité. Quand on a fait le budget, on était en bas de 5 M$. Depuis ce temps-là, on a reçu des droits de mutation. Rappelons que l’année financière 2023 sur le plan comptable n’est pas terminée. »
« Dans le passé, les surplus ont été utilisés pour ne pas augmenter les taxes et les tarifications. Je vous entends pour cette année, a répondu M. Dorion à la citoyenne. Là, le budget a été adopté. Le conseil va se pencher là-dessus et il y a une politique de gestion des surplus qui sera publique et qui guidera la Ville pour savoir comment on va faire les choses pour les années à venir. »
Dans les dernières années, les surplus budgétaires annuels ont été affectés à différents projets, afin d’éviter des emprunts ou des intérêts, que ce soit pour le pavillon du parc des Sommets, des infrastructures sur le boulevard de l’Innovation, au Centre national de cyclisme de Bromont ou encore pour le mont Oak.
La Ville a indiqué évaluer ses options dans le futur, que ce soit pour en accorder pour des projets de logement abordable, de mobilité durable, pour l’arrêt du sifflement de train ou pour des projets de résilience aux changements climatiques.