Les membres de la FIQ valident la recommandation du conciliateur pour leur convention

MONTRÉAL — Les membres votants de la FIQ ont adopté jeudi soir à 66,3% la recommandation du conciliateur pour renouveler leur convention collective.

Sur les quelque 80 000 membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le syndicat a indiqué dans une publication sur ses réseaux sociaux que 75% d’entre eux ont participé au vote via une plateforme électronique.

Le syndicat a assuré, dans un communiqué publié en soirée, qu’il veillerait «à ce que ce nouveau contrat de travail soit déployé le plus rapidement possible». La convention collective est échue depuis un an et demi, soit depuis le 31 mars 2023.

«Nos membres ont décidé d’accepter cette recommandation, bien qu’elle ne réponde pas à toutes leurs préoccupations», a commenté la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, dans le communiqué du syndicat. «La lutte des professionnelles en soins a non seulement exposé l’intransigeance du gouvernement, mais a aussi démontré qu’il fait fausse route en exigeant toujours plus de celles qui soutiennent le réseau à bout de bras.»

De son côté, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale, Sonia LeBel, a salué, sur la plateforme X, l’obtention «d’une flexibilité accrue dans l’entente, d’une plus grande disponibilité des professionnelles» pour soigner «adéquatement» les Québécois quand ils en ont besoin.

Elle a également souligné que l’entente conclue permet «d’atteindre les objectifs de mobilité convenus avec les autres syndicats, tout en rassurant les infirmières avec des balises» reflétant la réalité de leur travail.

Néanmoins, la FIQ assure qu’elle continuera à lutter pour de meilleures conditions de travail et des soins sécuritaires. «De nombreux enjeux persistent, même après l’adoption d’un contrat de travail. Nous considérons qu’un changement profond de valeurs sera nécessaire pour redresser le réseau et y attirer à nouveau des professionnelles en soins», a soutenu Mme Bouchard.

Le résultat était attendu avec fébrilité, après le rejet d’une entente de principe par les membres, et ce, dans une proportion de 61 % en avril dernier.

Le vote a débuté mardi à 20h, après une série d’assemblées d’information, étalées sur plusieurs semaines, sur le contenu de la proposition faite par le conciliateur le 15 septembre dernier.

Victime de son succès, la plateforme pour voter a connu quelques pépins techniques, mardi à son ouverture, en raison de l’afflux de membres qui se sont empressés d’exercer leur droit de vote. La situation s’est rétablie depuis.

Si l’entente de principe, pourtant recommandée par la FIQ, n’avait pas reçu l’aval des membres en avril dernier, c’était principalement à cause des clauses touchant la mobilité attendue des infirmières.

Les employeurs du réseau veulent pouvoir déplacer celles-ci d’une unité de soins à l’autre, voire d’un établissement à l’autre, pour répondre aux besoins. Mais les infirmières voient là une façon de nier leur expertise et de les traiter comme des pions interchangeables, en plus de nuire au suivi et à la qualité des soins.

Depuis le rejet de l’entente de principe, cette exigence de mobilité a été plus balisée lors des discussions en conciliation, dans l’espoir que ce remaniement satisferait les membres de la FIQ.

La recommandation du conciliateur acceptée, elle doit devenir la nouvelle convention collective de la FIQ.

Si les membres l’avaient rejetée, les parties auraient dû retourner à la table de négociation.

Les membres de la FIQ avaient déjà tenu quelques journées de débrayage, tout en assurant les services essentiels, en novembre et décembre 2023.

La Fédération interprofessionnelle de la santé représente la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques dans les établissements de santé du Québec.