Le Hamas confirme la mort de son chef, mais promet de poursuivre son combat
Le Hamas a confirmé vendredi que son chef, Yahya Sinwar, a été tué par les forces israéliennes à Gaza. Le groupe militant a réitéré sa position selon laquelle les otages israéliens capturés il y a un an ne seront pas libérés tant qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu à Gaza et de retrait des troupes israéliennes.
Sinwar est mort «en affrontant l’armée d’occupation jusqu’au dernier moment de sa vie», a déclaré Khalil al-Hayya, qui était l’adjoint de Sinwar au Qatar et qui a représenté le Hamas lors de plusieurs cycles de négociations de cessez-le-feu.
Le Hamas ne rendra aucun des otages «avant la fin de l’agression contre Gaza et le retrait de Gaza», a-t-il prévenu.
Le Hamas a salué Sinwar dans un communiqué, le qualifiant de héros pour «ne pas avoir reculé, brandi son arme, engagé et affronté l’armée d’occupation au premier rang des rangs».
Cette déclaration semble faire référence à une vidéo diffusée par l’armée israélienne montrant les derniers instants apparents de la vie de Sinwar, dans laquelle on voit un homme assis sur une chaise dans un bâtiment gravement endommagé, gravement blessé et couvert de poussière. Dans la vidéo, l’homme lève la main et lance un bâton sur un drone israélien qui s’approche.
L’assassinat de Sinwar, survenu mercredi, pourrait changer la dynamique de la guerre de Gaza alors qu’Israël poursuit son offensive contre le Hezbollah avec des troupes au sol dans le sud du Liban et des frappes aériennes dans d’autres régions du pays. Le Hezbollah a tiré des roquettes sur Israël presque tous les jours depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Le Hamas et le Hezbollah sont tous deux soutenus par l’Iran, qui a salué Sinwar comme un martyr.
Israël s’est engagé à détruire politiquement le Hamas à Gaza, et tuer Sinwar était une priorité pour son armée.
La guerre n’est pas finie
Dans un discours prononcé jeudi soir, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a prévenu que la guerre d’Israël «n’est pas encore terminée». Mais de nombreuses personnes, incluant les alliés d’Israël et les habitants épuisés de Gaza, ont exprimé l’espoir que la mort de Yahya Sinwar ouvre la voie à la fin de la guerre.
La mission iranienne auprès des Nations unies a publié une déclaration en hommage à Yahya Sinwar, soulignant qu’il est mort sur le champ de bataille et non en se cachant, contrairement au dirigeant irakien Saddam Hussein, qui a été pendu en 2006.
«Lorsque les forces américaines ont extirpé un Saddam Hussein échevelé d’un trou souterrain, il les a suppliés de ne pas le tuer. Ceux qui considéraient Saddam comme leur modèle de résistance ont fini par s’effondrer», peut-on lire dans le communiqué.
«Cependant, lorsque les musulmans lèveront les yeux vers le martyr Sinwar debout sur le champ de bataille – en tenue de combat et en plein air, et non dans une cachette, face à l’ennemi –, l’esprit de résistance sera renforcé.»
Plus d’un million de personnes ont été tuées au cours de la guerre brutale Iran-Irak dans les années 1980, qui a commencé lorsque Saddam Hussein a lancé une invasion de l’Iran.
Les combats se poursuivent
Au Liban, le Hezbollah a publié un communiqué vendredi matin pour annoncer que ses combattants ont utilisé de nouveaux types de missiles à guidage de précision et de drones explosifs contre Israël pour la première fois ces derniers jours.
Le communiqué semble faire référence à un drone chargé d’explosifs qui a échappé au système de défense aérienne multicouche d’Israël et s’est écrasé dans un réfectoire d’un camp d’entraînement militaire au cœur d’Israël dimanche soir dernier, tuant quatre soldats et en blessant des dizaines d’autres.
Le groupe a également annoncé plus tôt cette semaine avoir tiré un nouveau type de missile appelé Qader 2 vers les banlieues de Tel-Aviv.
Le Hezbollah a déclaré que ses combattants travaillaient selon des «plans préparés» pour combattre les troupes israéliennes envahissantes dans plusieurs régions du sud du Liban. Il a également fait état de plusieurs attaques de missiles et d’artillerie contre les forces israéliennes opérant dans les villages de la zone frontalière du sud du Liban pendant la nuit et vendredi matin.
Le groupe a mentionné avoir tiré un barrage de missiles sur des soldats israéliens qui tentaient d’évacuer les blessés d’une précédente frappe. Le groupe a également déclaré avoir tiré de «lourdes salves de missiles» sur une caserne militaire dans les hauteurs du Golan annexées par Israël et sur la zone de Zvulun au nord de Haïfa.
Plus tôt cette semaine, le chef par intérim du Hezbollah, Naim Kassem, a prévenu que le groupe continuerait à cibler des zones plus vastes d’Israël à moins qu’un cessez-le-feu ne soit mis en œuvre au Liban.