Des citoyens dénoncent le plan de lutte contre la pauvreté

FILET SOCIAL. Une trentaine de personnes ont répondu à l’invitation de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Brome-Missisquoi et de l’association Action Plus Brome-Missisquoi la semaine dernière, dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Les participants se sont réunis pour des ateliers sur le quatrième plan de lutte à la pauvreté du gouvernement du Québec et pour un rassemblement au coin des rues du Sud et Church à Cowansville.

Selon la coordonnatrice d’Action Plus, Fiona Brilvicas, les mesures mises de l’avant dans le plan présenté par Québec en juin sont nettement insuffisantes.

« Ce qui est nouveau aussi, c’est qu’on a un projet de loi pour la réforme de l’aide sociale qui ne répond aucunement à nos attentes, indique-t-elle. On l’attend depuis très longtemps. C’est une réforme qui est très décevante. On prend les choses un peu à l’envers, on pousse les gens vers l’emploi avant même de s’attaquer aux causes de la pauvreté et du recours au filet de sécurité sociale. »

« Ce filet social sert aux personnes qui ne sont plus capables de travailler, poursuit-elle. Le plan de lutte est quatre fois plus petit en termes d’investissements, 750 M$ contre 3 G$ dans le troisième. La réforme de l’aide sociale ne compte que pour 11 % de ça. Les personnes qui souffrent le plus de la pauvreté, on leur donne 11 % des miettes qui restent. »

Mme Brilvicas rapporte que l’inflation, les stress causés par la conjoncture économique et la crise du logement sont des facteurs qui amplifient la situation.

« Tout le monde en souffre, pas seulement les personnes assistées sociales, mais il y a des gens qui se retrouvent avec l’aide de dernier recours qui n’auraient pas eu besoin de s’appauvrir autant », affirme-t-elle.

ATELIERS

Avant le rassemblement, des citoyens et des représentants d’organismes communautaires ont participé à un remue-méninges qui consistait à identifier des pistes de solution pour bonifier le plan de lutte contre la pauvreté et la réforme de l’aide sociale.

« L’objectif était de décortiquer ça et voir les failles, relate le directeur de la CDC, Nicolas Gauthier. Avec la publication du quatrième plan, on est là pour le dénoncer et réclamer des mesures plus ambitieuses. »

Fiona Brilvicas note quelques éléments qui sont ressortis de cette rencontre.

« L’élargissement du revenu de base, ç’aurait été un plan de lutte ambitieux. C’est la plus grosse mesure qu’on aurait pu demander. On réclame également des agents d’aide sociale plus présents et disponibles et attitrés personnellement aux prestataires d’aide sociale, ce qui n’est plus le cas. »

Les pistes de réflexion ont été présentées lundi à la députée de Brome-Missisquoi, Isabelle Charest.