Justin Trudeau maintient qu’il reste chef et un député dissident passe à autre chose

OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau maintient qu’il entend rester à la tête de son parti pour affronter les conservateurs de Pierre Poilievre aux prochaines élections. L’un des députés dissidents qui lui demandaient de quitter son poste de chef, Sean Casey, dit maintenant vouloir tourner la page.

«Personnellement, je passe à autre chose. Il y a eu tant d’énergie brûlée sur tout ça et ce n’est pas là qu’elle a besoin d’être mise maintenant que l’affaire est clairement close», a affirmé jeudi le député de l’Île-du-Prince-Édouard, s’avouant déçu.

M. Casey fait partie de la vingtaine de députés libéraux ayant signé une lettre demandant à M. Trudeau de reconsidérer son avenir politique. La missive, qui aurait été remise mercredi au premier ministre à l’occasion d’une réunion de trois heures du caucus libéral, lui donne jusqu’à lundi prochain pour donner une réponse.

M. Trudeau n’a pas attendu cette date butoir pour signaler qu’il comptait bien demeurer chef de son parti. «Contrairement aux conservateurs, nous, on est ouverts dans nos discussions et dans nos désaccords, des fois, mais je peux vous dire qu’on va continuer de discuter ensemble des meilleures façons de se positionner (…) et on va avoir toutes ces conversations-là avec moi en tant que chef», a-t-il assuré en point de presse.

Si M. Casey se montre prêt à se rallier à la décision du premier ministre de continuer de diriger son parti, d’autres élus libéraux estiment de leur côté que M. Trudeau pourrait encore changer d’avis.

L’élu de la Colombie-Britannique Patrick Weiler est de ceux-là. «Je connais le premier ministre comme étant une personne très réfléchie et je suis sûr (…), avec ce qui a été dit hier, (…) que le premier ministre va prendre le temps de bien réfléchir à ça et ensuite être capable de revenir au caucus et prendre des décisions dans le meilleur intérêt du parti et du pays», a dit le député qui n’a pas voulu confirmer être signataire de la fameuse lettre, mais que Radio-Canada identifie comme l’un des dissidents.

Le député néo-brunswickois Wayne Long, qui ne cache pas avoir apposé sa signature, pense que le premier ministre «a besoin de réfléchir davantage». «C’est une réponse plutôt rapide», a-t-il souligné.

L’Ontarien Yvan Baker ne croit pas que M. Trudeau ait pris de décision finale. Il a dit comprendre que le premier ministre offre la réponse qu’il a donnée dans une conférence de presse, mais que cela ne signifiait pas que sa réflexion était terminée.

«Je m’attends (…) à ce qu’il prenne le temps de réfléchir», a dit celui qui est aussi identifié par Radio-Canada comme étant un signataire. Il n’a pas voulu confirmer en mêlée de presse qu’il souhaite le départ de M. Trudeau.

Le leadership de M. Trudeau est remis en question alors que le parti traîne toujours loin des conservateurs dans la plupart des sondages et que la popularité du premier ministre a considérablement diminué au cours des deux dernières années.