Des frappes israéliennes font des dizaines de morts au Liban

Des frappes israéliennes ont tué des dizaines de personnes, dont des enfants, dimanche au Liban et ont isolé le nord de Gaza, alors que le monde guettait les signes de l’impact que l’élection américaine pourrait avoir sur les guerres entre Israël et les groupes militants soutenus par l’Iran, le Hamas et le Hezbollah.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré qu’il s’était entretenu trois fois avec Donald Trump depuis l’élection de mardi et qu’ils «étaient d’accord sur la menace iranienne et toutes ses composantes». Le président israélien Isaac Herzog doit rencontrer le président américain Joe Biden mardi.

La frappe aérienne israélienne au Liban a tué au moins 23 personnes, dont sept enfants, dans le village d’Aalmat au nord de Beyrouth, loin des zones de l’est et du sud où le Hezbollah a une présence importante. Il n’y a eu aucun avertissement d’évacuation israélien. L’armée israélienne a dit avoir frappé un site du Hezbollah utilisé pour entreposer des armes, et la frappe était en cours d’examen.

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes, des drones et des missiles sur Israël après le déclenchement de la guerre à Gaza, en solidarité avec les Palestiniens et le Hamas. Israël a riposté et une série d’escalades a conduit à une guerre totale.

Dans le nord de Gaza, une frappe israélienne sur une maison abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés urbain de Jabaliya a tué au moins 17 personnes, dont neuf femmes, selon le Dr Fadel Naim, directeur de l’hôpital Al-Ahli de la ville de Gaza.

L’armée israélienne a affirmé avoir ciblé un site où opéraient des militants, sans fournir de preuves. Elle a indiqué que les détails de la frappe étaient en cours d’examen.

Une autre frappe a touché une maison dans la ville de Gaza, tuant Wael al-Khour, un ministre du gouvernement dirigé par le Hamas, ainsi que sa femme et ses trois enfants, selon les premiers intervenants de la Défense civile qui opèrent sous l’égide du gouvernement.

Israël frappe plus profondément au Liban depuis le mois de septembre, lorsqu’il a tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et la plupart de ses principaux commandants. Le Hezbollah a étendu ses tirs de roquettes du nord au centre d’Israël. Les combats ont fait plus de 3100 morts au Liban, selon le ministère de la Santé, et plus de 70 en Israël.

Craintes de famine dans le nord de Gaza

La date limite du milieu du mois approche pour l’ultimatum de l’administration Biden à Israël : autoriser davantage d’aide à Gaza ou risquer d’éventuelles restrictions sur le financement militaire américain.

Les forces israéliennes ont encerclé et largement isolé Jabaliya et les villes voisines de Beit Lahiya et Beit Hanoun au nord de Gaza au cours du mois dernier, n’autorisant qu’un filet d’aide humanitaire. Les experts d’un panel qui surveille la sécurité alimentaire affirment que la famine est imminente ou qu’elle pourrait déjà se produire.

Le tiers nord de Gaza, y compris la ville de Gaza, a subi les plus lourdes destructions de la guerre de 13 mois. Israël a renvoyé des forces, affirmant que le Hamas s’est regroupé.

Les frappes israéliennes tuent souvent des femmes et des enfants. L’armée affirme qu’elle ne vise que les militants, qu’elle accuse de se cacher parmi les civils.

Dimanche également, l’armée israélienne a diffusé ce qu’elle a appelé des images du Hamas maltraitant des détenus. Les images sans son, datées de 2018 à 2020, semblent montrer des détenus cagoulés enchaînés dans des positions douloureuses. Dans certains extraits, des hommes les frappent. Il n’a pas été possible de vérifier de manière indépendante les vidéos, que l’armée a déclaré avoir récupérées lors d’opérations à Gaza.

Des groupes de défense des droits accusent depuis longtemps le gouvernement dirigé par le Hamas à Gaza et l’Autorité palestinienne soutenue par l’Occident en Cisjordanie occupée de maltraiter les détenus et de réprimer violemment la dissidence. Israël a été accusé d’abus similaires, en particulier depuis le début de la guerre.

Les autorités pénitentiaires israéliennes affirment qu’elles respectent les lois en vigueur et enquêtent sur les allégations d’actes répréhensibles.