Réseau express métropolitain: mise en service en 2025 et interruptions à venir
MONTRÉAL — La Caisse de dépôt et placement vise maintenant l’automne 2025 pour l’entrée en fonction des antennes de Deux-Montagnes et de l’Anse-à-l’Orme du Réseau express métropolitain (REM), alors que de nouveaux dépassements de coûts sont prévus et que des interruptions volontaires auront lieu dans les prochains mois.
Le président et chef de la direction de CDPQ Infra a évoqué l’automne 2025 comme échéancier jeudi, lors d’une conférence de presse à Montréal.
«On est aujourd’hui confiant de mettre en service l’ensemble du REM à l’automne 2025», a indiqué Jean-Marc Arbaud.
Interruptions prévues
La finalisation des travaux dans le tunnel Mont-Royal, le transfert graduel de l’ensemble des opérations du centre de contrôle temporaire de Saint-Eustache vers le centre de contrôle permanent de Brossard, des tests d’intégration des antennes ainsi que d’autres travaux forceront l’interruption du réseau à différents moments, tout au long de l’année 2025.
En janvier, «le service sera interrompu plus tôt en soirée, au cours des fins de semaine».
De février à avril, le service du REM sera interrompu toutes les fins de semaine.
En avril 2025, il y aura des interruptions les soirs de semaine.
Également, une fermeture de quatre à six semaines est prévue «en période creuse pendant l’été 2025», pour permettre «d’intensifier les essais, de finaliser l’intégration et de nous mener vers la mise en service à l’automne».
Le président et chef de la direction de CDPQ Infra a expliqué que ces arrêts de service entre Brossard et la Gare Centrale ont été planifiés hors des périodes de pointe et de grand achalandage, afin de limiter les impacts sur la clientèle.
Un «plan de service temporaire» devrait répondre aux besoins des usagers durant ces périodes.
«On va s’organiser avec nos partenaires de transport, la STM (Société de transport de Montréal), le RTL (Réseau de transport de Longueuil), Exo, la STL (Société de transport de Laval) et l’ensemble des partenaires de l’Autorité régionale de transport métropolitain pour avoir un plan de relève adapté et capable de répondre à la demande pendant ces périodes», a expliqué Denis Andlauer, vice-président de l’exploitation pour le projet REM.
Dépassements de coûts
La prolongation des travaux sur l’ensemble du réseau et la finalisation du tunnel Mont-Royal ont provoqué des dépassements de coûts de 392 millions $, selon la mise à jour présentée jeudi.
Donc, «le coût net du projet s’élève maintenant à 8,34 milliards $, une augmentation de 4,9 % comparativement à notre dernière mise à jour financière il y a plus d’un an», peut-on lire dans les documents présentés aux médias.
L’an dernier, CDPQ Infra estimait les coûts du projet à 7,95 milliards $, alors qu’en 2018, l’estimation était plutôt de 6,3 milliards $.
La découverte de dynamite centenaire dans le tunnel Mont-Royal, la pandémie ainsi qu’une accélération marquée de l’inflation expliquent l’augmentation des coûts du projet, selon le président et chef de la direction de CDPQ Infra.
Le coût par kilomètre du REM est maintenant de 125 millions $, «un coût largement inférieur aux meilleurs projets comparables en Amérique du Nord», selon Jean-Marc Arbaud.
État de l’avancement des travaux
La mise en service du REM a été marquée par de nombreux reports.
Une seule branche est actuellement en service, soit celle reliant le centre−ville de Montréal à Brossard, sur la Rive−Sud.
Il y a deux branches dans lesquelles on est en train de faire des tests à haute vitesse, a expliqué M. Arbaud.
Il s’agit des antennes de Deux-Montagnes et de l’Anse-à-l’Orme, dans l’ouest de l’île.
Dans le tunnel Mont-Royal, qui relie l’Université de Montréal à l’Université McGill, l’installation des voies est terminée, alors que l’installation des systèmes d’exploitation est complétée à plus de 85 %.
Le tunnel Mont-Royal est décrit comme la «colonne vertébrale du REM», car il relie le centre-ville de Montréal aux antennes de la Rive-Sud, de Deux-Montagnes, de l’Anse-à-l’Orme et de l’aéroport Montréal-Trudeau.
Pannes
La direction de CDPQ Infra, maître d’œuvre du projet, soutient qu’il n’y a eu aucune panne de réseau de plus de 20 minutes au cours du mois de septembre dernier. Depuis le 1er août 2024, il y aurait eu six pannes de plus de 20 minutes, dont deux qui se sont produites pendant l’heure de pointe.
Ce qui a fait dire à Denis Andlauer «qu’à peine plus d’un an après la première mise en service commerciale, on est déjà là où on souhaite être».
Le vice-président de l’exploitation pour le projet REM a affirmé que le taux de disponibilité du REM est «au-dessus de 99 %».
Plus de «28 000 personnes par jour» utilisent le REM «avec des pointes à 45 000 passages par jour au mois de septembre», a ajouté M. Andlauer lors de la conférence de presse.
Un deuxième centre de contrôle
Le REM était au départ géré par un seul centre de contrôle, à Brossard, qui veillait en permanence au bon fonctionnement des équipements.
Mais dans le but d’effectuer les travaux dans le tunnel Mont-Royal en même temps que de faire les essais dynamiques des antennes de Deux-Montagnes et d’Anse-à-l’Orme, il a fallu construire un centre de contrôle temporaire à Saint-Eustache.
Mais au printemps 2025, un retour à la normale est prévu, c’est-à-dire que le centre de contrôle de Brossard devrait prendre en charge l’ensemble du réseau.