La C.-B. demande aux vétérinaires de prendre des mesures contre la grippe aviaire
La vétérinaire en chef de la Colombie-Britannique a informé les cliniques qui traitent les oiseaux sauvages qu’elles doivent établir des protocoles pour prévenir la propagation de la grippe aviaire, mettant en garde contre le risque d’exposition humaine à la maladie.
La Dre Theresa Burns a déclaré dans une lettre adressée aux vétérinaires la semaine dernière que le nombre d’oiseaux sauvages malades et morts signalés dans la province avait augmenté récemment et que les cliniques qui manipulent des oiseaux sauvages devaient mettre en place des procédures de sécurité et s’assurer que le personnel était formé et équipé d’une protection adéquate.
Quelques jours après la publication de la lettre de Mme Burns, les autorités sanitaires de la Colombie-Britannique ont annoncé le premier cas d’infection humaine par la grippe aviaire contractée au Canada, le patient adolescent étant dans un état critique à l’hôpital.
La Dre Burns a déclaré dans une entrevue que son bureau travaillait depuis 2022 pour sensibiliser les vétérinaires au virus de la grippe aviaire H5N1, et la lettre était un autre rappel en plein milieu de la migration d’automne.
Lorsque les oiseaux contractent cette grippe, ils présentent des symptômes tels qu’une incapacité à voler, une faiblesse et des signes neurologiques, a-t-elle détaillé.
«Et puis les gens trouvent ces oiseaux et, par bonté de cœur, ils les récupèrent pour essayer de les aider, et ils les amènent souvent dans des cliniques vétérinaires pour qu’ils soient soignés», a continué la vétérinaire en chef de la province. «Et nous voulons simplement nous assurer que nos vétérinaires et leurs personnels, qui pourraient recevoir des appels, ou auxquels des personnes amènent ces oiseaux sauvages, sont conscients de la grippe aviaire et de ce qu’ils doivent faire pour se protéger et protéger leur personnel.»
Mme Burns a rappelé que les oiseaux malades doivent être isolés des personnes et des animaux et que toute personne qui interagit avec eux doit porter un équipement de protection, notamment des blouses, des gants et une protection oculaire.
Une augmentation des cas
Rob Hope, directeur général du centre de réadaptation OWL à Delta, en Colombie-Britannique, affirme que le centre, qui s’occupe des rapaces, notamment des aigles, des faucons, des éperviers et des hiboux, prend depuis des années des précautions supplémentaires pour prévenir la propagation de la grippe aviaire.
M. Hope a déclaré que le personnel est devenu habile à reconnaître la maladie et peut souvent la diagnostiquer lorsqu’il voit des photos ou des vidéos d’un oiseau.
Si l’on soupçonne la présence du virus H5N1, l’animal est transporté au centre dans un chenil et placé en quarantaine où il n’est soigné que par un personnel sélectionné portant un équipement de protection complet, notamment des blouses, des masques, des chaussons et des écrans faciaux.
Il a ajouté que le centre a constaté une augmentation des cas au cours des dernières semaines par rapport au mois dernier et que de nombreux animaux meurent dans les 24 heures. «La plupart du temps, ils meurent de toute façon, mais au moins les gens ne jouent pas avec eux ou ne les touchent pas, vous savez? Ce genre de scénario», a-t-il expliqué.
Theresa Burns a insisté pour que les gens ne touchent pas les oiseaux malades ou morts qu’ils trouvent dans la nature.
Avant l’annonce de cette semaine du cas en Colombie-Britannique, il y avait déjà eu une infection au Canada en 2014, en Alberta. Cette personne est décédée et les autorités sanitaires ont déterminé que la victime avait probablement contracté le virus lors d’un voyage en Chine.
Les autorités de la Colombie-Britannique ont indiqué qu’elles ne savaient pas encore comment l’adolescent avait attrapé le virus. «Comme je l’ai mentionné, il s’agit d’un événement rare et nous voulons nous assurer que (le virus) ne se propage pas. C’est l’une des choses sur lesquelles nous nous sommes concentrés ce week-end, et nous n’avons identifié aucun autre cas», a déclaré mardi la Dre Bonnie Henry, médecin hygiéniste en chef de la Colombie-Britannique.
Selon Mme Burns, les analyses des sédiments des zones humides où se rassemblent les oiseaux sauvages ont montré des niveaux élevés du variant H5N1 du virus, mais, jusqu’à présent, le nombre d’oiseaux sauvages signalés comme infectés est similaire à celui de 2022 et 2023.
Le secteur de la volaille commerciale en Colombie-Britannique a été durement touché par la grippe aviaire, avec 28 élevages infectés cet automne alors que les oiseaux migrateurs s’envolent vers le sud pour l’hiver. Plus de 6,5 millions d’oiseaux ont été abattus dans la province en raison de la grippe aviaire depuis le printemps 2022.
L’industrie a constaté une augmentation du nombre de cas au début de cette saison, mentionne la vétérinaire en chef, et il n’est pas certain que cela se poursuive ou se stabilise au cours des prochaines semaines.
Les oiseaux sauvages migrateurs, en particulier les espèces de sauvagine, comme les canards et les oies, seraient les principaux vecteurs de la maladie, mais les données gouvernementales montrent que d’autres espèces infectées incluent les faucons, les corbeaux et les hérons.