Parler ça fait du bien
COMMUNAUTAIRE. Lorsqu’ils vivent des enjeux de santé ou de bien-être, plusieurs hommes sont réticents à demander de l’aide. Diverses raisons peuvent expliquer qu’en de telles situations, les hommes préfèrent se débrouiller par eux-mêmes, au risque d’empirer leur cas et d’avoir un impact négatif sur leurs proches.
Voilà pourquoi le Regroupement provincial en santé et bien-être des hommes (RPSBEH) vient de lancer une campagne de sensibilisation, afin d’inciter les hommes à aller chercher de l’aide lorsqu’ils en ressentent le besoin. La campagne Parler ça fait du bien culminera le 19 novembre avec la 11e édition de la Journée québécoise pour la santé et le bien-être des hommes.
Dans la grande région de Granby, l’organisme Ressource pour hommes Haute-Yamaska (RHHY) est actif depuis 1989, en fournissant des services et de l’accompagnement aux hommes qui connaissent des difficultés personnelles ou relationnelles. Au cours des dernières années, le nombre d’hommes ayant eu recours à la ressource est en constante augmentation : 328 clients en 2022-2023, 392 en 2023-2024, et 274 pour les six premiers mois de son exercice 2024-2025, ce qui laisse présager environ 550 hommes aidés par RHHY au terme de son année en cours.
Cette hausse continue pourrait être interprétée négativement, mais elle pourrait aussi être vue comme un effet positif des efforts de conscientisation de Ressource pour hommes Haute-Yamaska et d’autres organismes semblables partout au Québec. « Nos campagnes annuelles de sensibilisation, conjuguées à d’autres initiatives comme Bell cause pour la cause ou encore le mouvement Movember, aident sans doute à ce que les hommes soient plus ouverts qu’avant à demander de l’aide lorsqu’il le faut », analyse Mélodie Beaudoin, coordonnatrice clinique et intervenante à la Ressource pour hommes Haute-Yamaska (RHHY). Mme Beaudoin est aussi porte-parole pour l’Estrie de la campagne Parler ça fait du bien.
Des services diversifiés
Concrètement, RHHY, qui compte une vingtaine d’employés, offre des services et des programmes spécifiques pour diverses problématiques touchant les hommes. Par exemple, le programme Point final s’adresse aux hommes ayant des comportements violents. Quant au volet Réflexion-Action, il vise à améliorer la santé (mentale, surtout) et le bien-être des hommes aux prises avec des difficultés telles que l’anxiété, le deuil, l’isolement, etc.
Par ailleurs, Ressource pour hommes Haute-Yamaska gère aussi la Maison Oxygène, qui offre de l’hébergement temporaire aux pères en difficulté et à leurs enfants. Et bien que Brome-Missisquoi ne fasse pas partie du nom de l’organisme, RHHY offre aussi ses services aux hommes de cette MRC, avec un bureau de consultation à Cowansville, et un autre ouvert récemment à Farnham.
«Lorsqu’on aide les hommes, on aide toute la société», affime Mme Beaudoin.
Il est essentiel de faire place à l’expression et à l’écoute des réalités des hommes, afin qu’ils se sentent valorisés et outillés pour demander de l’aide lorsqu’ils en ressentent le besoin. « Il faut prendre conscience que, lorsqu’on aide les hommes, on aide toute la société », fait remarquer en conclusion la coordonnatrice et intervenante chez RHHY, Mélodie Beaudoin.