Un peu de réconfort pour les personnes sans domicile fixe lors des périodes de grands froids
COMMUNAUTAIRE. Les personnes en situation d’itinérance sont de plus en plus nombreuses dans Brome-Missisquoi et la région se mobilise à nouveau pour leur venir en aide durant la saison froide.
Les individus sans domicile fixe ne seront pas laissés pour compte cet hiver alors que deux haltes chaleur seront mises à leur disposition durant les périodes de grands froids. Il convient de rappeler qu’un service similaire avait été offert à cette clientèle, en 2022-2023 et en 2023-2024 à Farnham et Cowansville, dans le cadre d’un projet-pilote supervisé par le comité sur l’itinérance de Brome-Missisquoi.
Deux adresses
Cette année, une première halte chaleur sera aménagée au 525 de la rue Saint-Édouard, bureau 101, à Farnham et une autre au 217 de la rue Oxford, à Cowansville.
« Les deux locaux sont mis à notre disposition par l’organisme Entrée chez soi », indique Jean-François Pomerleau, directeur de la Maison des jeunes de Farnham et membre du comité régional sur l’itinérance.
Les haltes chaleur seront accessibles jusqu’en avril prochain.
Ouverture ponctuelle
Ces deux emplacements seront accessibles de façon ponctuelle pendant une période de douze heures soit de 19 h à 7 h le matin lors des soirées et nuits de grands froids.
« Par grands froids, on entend une température ressentie de 15 degrés Celsius sous zéro (-15 C) », précise M. Pomerleau.
L’ouverture des haltes chaleur sera annoncée sur les réseaux sociaux 24 heures à l’avance afin de permettre aux bénéficiaires de planifier leurs déplacements.
« Les travailleurs de rue et les groupes communautaires de la région seront par ailleurs mis à contribution pour offrir un mode de transport aux sans-abri vivant à l’extérieur de Farnham ou de Cowansville », signale M. Pomerleau.
Services offerts
Les haltes chaleur permettent aux personnes en situation d’itinérance de se reposer et se réchauffer.
« Les haltes chaleur ne sont pas des refuges. On n’y offre pas de repas, mais il est possible de s’y procurer un peu de nourriture. Il n’y a pas non plus de salle de bain/douche sur place, mais il est possible d’y obtenir certains articles d’hygiène. Les gens qui le souhaitent peuvent prendre rendez-vous pour une douche en s’adressant aux travailleurs de rue », poursuit notre interlocuteur.
Ce dernier ajoute que deux intervenants seront présents en tout temps dans chacune des haltes chaleur pour assurer la sécurité des occupants et leur offrir l’accompagnement requis. Ces intervenants sont recrutés au sein de divers organismes communautaires locaux et possèdent les qualifications requises pour accompagner les personnes en situation d’itinérance et les diriger au besoin vers les autres ressources disponibles.
Soutien du milieu
Certaines organisations ont déjà répondu à l’appel du comité régional sur l’itinérance en acceptant de financer une partie des coûts liés à la mise en place des haltes chaleur. Il s’agit du CIUSS de l’Estrie CHUS (51 168 $) et du bureau de la députée provinciale de Brome-Missisquoi (2000 $). Les responsables du projet pourront également compter sur une somme de 34 864 $ n’ayant pas été utilisée l’année dernière.
« Centraide Richelieu-Yamaska nous a accordé une subvention de 17 000 $ l’an dernier, mais cette aide financière n’est pas récurrente », mentionne M. Pomerleau.
Le comité régional sur l’itinérance a par ailleurs acheminé des demandes d’aide financière aux bureaux des ministres Chantal Rouleau, Lionel Carmant et François Bonnardel.
Ampleur des besoins
Brome-Missisquoi ne dispose pas des ressources humaines et financières pour offrir du répit à longueur d’année aux personnes sans domicile fixe.
« Il n’y a pas d’organisme entièrement dédié à l’itinérance dans notre région. Nous aimerions cependant pouvoir compter sur une telle ressource car la plupart des sans-abri souhaitent s’établir dans leur communauté d’accueil », explique le porte-parole du comité régional sur l’itinérance.
En 2023-2024, les deux haltes chaleurs de Brome-Missisquoi ont accueilli un total de 50 femmes et de 130 hommes.
« L’an dernier, grâce à l’aide financière obtenue dans le cadre du programme Vers un chez soi, nous avons pu ajouter deux travailleurs de rue (un à Farnham et un autre à Cowansville) à notre offre de services. Ces précieux collaborateurs ont joué un rôle de premier plan en établissant des liens de confiance avec les personnes les plus vulnérables, en leur offrant un soutien pratique et émotionnel, et en les orientant vers les ressources les plus appropriées à leur condition », poursuit M. Pomerleau.