Val-des-Cerfs et les professeurs déterrent la hache de guerre
Le courant ne passe plus entre le syndicat des enseignants et la Commission scolaire du Val-des-Cerfs. Après avoir entamé un processus de médiation avec leur employeur en avril dernier, les professeurs ont claqué la porte en juillet. Un changement de ton qui pourrait entraîner d’importantes dépenses en frais juridiques.
En avril dernier, GranbyExpress.com révélait en exclusivité que les deux parties avaient enterré la hache de guerre et entrepris des démarches de médiation fructueuses. La trêve n’aura vraisemblablement duré que quelques mois.
Deux épisodes auraient mis le feu aux poudres dans le camp du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY). D’abord, une rencontre qui remonte au 2 mai où la direction générale de la commission scolaire a convoqué les enseignants du service correctionnel.
Le président du SEHY, Éric Bédard se serait présenté pour accompagner ses membres, sans s’annoncer. Le directeur général de Val-des-Cerfs, André Messier, aurait alors fait part de son mécontentement aux délégués.
Le deuxième événement qui aurait fait déborder le vase pour le syndicat serait l’envoi d’un courriel par l’ex-directeur des ressources humaines, Jimmy Fournier. Sa missive visait à rappeler au président du SEHY, Éric Bédard, la procédure d’aviser la commission scolaire avant d’aller rencontrer un membre dans une école.
Un courriel qualifié de «reproche idiot» et interprété comme un manque de respect par le syndicat. «Tout part de cette niaiserie-là», confirme Éric Bédard. Celui-ci a alors pris la décision de mettre fin à la médiation. Une décision appuyée unanimement par le conseil d’administration du SEHY.
«Ce n’est pas parce qu’on a accepté la médiation que l’on va arrêter de défendre les intérêts de nos membres et des élèves», a justifié M. Bédard qui a fait part récemment de la décision de son clan aux commissaires.
Il est important de noter que le syndicat des enseignants conteste la directive d’aviser l’employeur chaque fois qu’un représentant doit se rendre dans une école. Selon le SEHY, cette pratique contrevient à la convention collective.
Incompréhension
«Incompréhension, consternation, déception», a résumé le porte-parole de Val-des-Cerfs Jean Perrault pour décrire la position de l’employeur. Il se dit surtout déçu de voir prendre fin une démarche qui a fait ses preuves.
En effet, tant du côté syndical que patronal, on reconnaît l’efficacité du processus de médiation. Le printemps dernier, Éric Bédard qualifiait lui-même le climat de «virage à 180 degrés». Un blitz de négociation aurait d’ailleurs permis de régler plus de 100 dossiers en une semaine.
«Dans l’ensemble, c’était une bonne voie», reconnait-il encore aujourd’hui. Une position qui laisse perplexe la CSVDC.
«Il n’y en a pas beaucoup des griefs qui restent à régler et il n’y en a pas beaucoup qui sont dû à des individus. Il y en a beaucoup en lien avec des situations, donc on ne comprend pas», explique le directeur des communications Jean Perrault.
Celui-ci pousse même la réflexion jusqu’à remettre en doutes les intentions du syndicat des professeurs «Il veut quoi le SEHY? interroge M. Perrault. On se dit coudonc, est-ce qu’il veut vraiment le bien-être de ses membres?»
Des frais à prévoir
Conséquence de la fin de la médiation, les frais juridiques vont s’accumuler puisque tous les litiges vont directement se retrouver devant un arbitre du travail.
Pour l’année scolaire 2011-2012, Val-des-Cerfs affirme avoir dépensé 89 185,50$ en honoraires légaux. Du côté syndical, on chiffre les coûts à 173 000$ pour les séances d’arbitrage de la dernière année.