Des citoyens de Sutton s’opposent au projet de Bell

La construction de deux tours par le géant des télécommunications, Bell, provoque de la grogne depuis plusieurs mois à Sutton. Alors que les représentants de la compagnie affirment ne pas vouloir ériger une tour à Sutton Junction, des travaux d’aménagement sur un terrain, propriété de la Ville sont en cours, ont fait remarquer des résidents du secteur. De nouvelles structures…oui ou non. Le mystère plane.

Selon nos informations, l’une des deux tours (d’une hauteur de 60 mètres) devait être construite sur un lot appartenant à la Ville de Sutton, situé dans le secteur Sutton Junction. L’autre installation (d’une hauteur de 33 mètres) devait prendre forme près de la station de ski Mont Sutton.

En juin dernier, la porte-parole de Bell, Jacqueline Audsley Michelis, avait confirmé que le projet de construire les deux tours avait été abandonné. Or, le 30 septembre dernier, Olivier Burnham, un résident du secteur Sutton Junction, a constaté que des travaux avaient été entamés derrière chez lui.

Ce dernier et des citoyens s’étaient vivement opposés à l’érection des tours, en juin dernier, lors d’une consultation publique sur le sujet. Pour appuyer leurs refus, une pétition contenant plus d’une centaine de noms avait été déposée auprès de Bell et de la Ville de Sutton.

«Lorsque nous avons appris que Bell abandonnait le projet, nous croyons que le sujet était réglé. J’ai compris que non lorsque j’ai vu les camions derrière chez moi, à 200 mètres de ma maison. Il y a un vice dans les procédures. Nous n’avons pas été consultés…du tout», soutient M. Burnham.

Plusieurs citoyens du secteur craignent pour leur santé en raison de l’émission des ondes. Plus de 30 maisons se trouvent dans un rayon de 250 mètres du site où la tour devrait être érigée. «J’ai deux enfants et je suis préoccupé par les émanations. On a posé des questions à Santé Canada et personne nous donne de réponse sur les effets que peuvent avoir ces tours. Tout le monde s’en lave les mains», indique M. Burnham.

 

Une erreur d’information

Selon Bell, une erreur d’information serait à l’origine de toute cette confusion. «Nous avons fourni par erreur des commentaires concernant le site de Mansonville en répondant à une demande qui concernait le site situé sur le chemin Mansville, à Sutton Junction», indique Véronique Arsenault, chef divisionnaire adjoint des relations avec les médias pour Bell.

Quant aux lettres d’opposition et la pétition préparées par des citoyens de Sutton Junction en juin dernier, la direction de Bell se fait avare de commentaires.

«En mai 2013, nous avons tenu deux consultations publiques et nous avons placé une annonce dans le journal local pour l’emplacement prévu, et nous avons informé les citoyens concernés par courrier. Nous venons de terminer une autre consultation publique à la demande de la municipalité et nous passons en revue les commentaires reçus», s’est contentée de dire Mme Arsenault. 

D’après le maire Pierre Pelland, la juridiction municipale pour contrer les intentions d’un promoteur a ses limites. L’élu dit tout de même comprendre les doléances des citoyens.

«La Ville est entre un télécommunicateur qui veut s’installer et des citoyens qui s’y opposent», explique le maire Pierre Pelland.

«Oui, la Ville à des pouvoirs, mais seulement des pouvoirs de négociation avec Bell. Nous ne pouvons pas interdire la construction de tours. Quatre sites ont donc été étudiés. Nous avions consenti que les deux sites soient les moins dommageables en minimisant les impacts», ajoute le maire.

Devant un tollé de protestations, le conseil municipal de Sutton a adopté, la semaine dernière, une résolution suspendant les travaux sur le site du chemin Mansville jusqu’à nouvel ordre.