Val-des-Cerfs forcée de taxer 6,6M$ de plus par année
Depuis six ans, les propriétaires de maisons, dont la valeur grimpe plus vite que l’inflation, bénéficient d’un rabais à la taxe scolaire implanté par Québec. Le gouvernement a toutefois choisi de mettre fin à cette pratique pour augmenter ses revenus. Une décision qui vient faire exploser le compte de taxe scolaire dans plusieurs municipalités.
Québec a pris la décision d’abolir son «rabais» à la taxe scolaire en vigueur depuis 2007 et comme le souligne le président de Val-des-Cerfs Guy Vincent, «il refile l’odieux d’augmenter la taxe aux commissions scolaires».
Selon l’ancien modèle, c’est le gouvernement provincial qui compensait les commissions scolaires pour la valeur du «rabais». Une sorte de péréquation. Par l’adoption du projet de loi 25, le gouvernement Marois force les commissions scolaires à hausser les taxes au même niveau que ce qu’elles reçoivent en péréquation.
Pour la Commission scolaire du Val-des-Cerfs, c’est 6,6M$ qu’elle doit récupérer d’ici trois ans, dont 3,3M$ dès cette année. «La seule marge de manœuvre qu’on a c’est le choix d’avoir des taux variables par municipalité ou d’imposer un taux uniforme», explique Pierre Charland le directeur des finances de la CSVDC nouvellement à la retraite.
Guy Vincent assure que la décision a été déchirante, mais les commissaires ont préféré établir dès 2013 un taux uniforme pour les 30 municipalités de son territoire. Fixé à 0,2574$ par tranche de 100$ d’évaluation foncière, il représente une hausse moyenne de 8,09%.
Dans certains secteurs, la hausse annoncée relève du spectaculaire. À Bolton Ouest, les contribuables vont voir bondir leur facture de 44,02%, alors qu’à Brome, c’est une augmentation de 39,80% qui attend les propriétaires.
Pour d’autres citoyens, le taux uniforme annonce une réduction de frais. Les Alphonsois sont les plus chanceux avec une diminution de 9,08%, alors que les résidents de Dunham et de Notre-Dame-de-Stanbridge bénéficient d’une baisse de 5,98% et 5% respectivement.
À Cowansville, la nouvelle taxe scolaire représente une augmentation un peu au-dessus de la moyenne, à 9,24%. Ce qui est tout de même moins que Farnham à 13,93%. Les Bromontois s’en tirent de leur côté sous la moyenne à 7,87%, tout comme les Bedfordois à 6,38%.
Devant l’étalage de ces chiffres, Guy Vincent a tenté de traduire le malaise des élus scolaires. «Imposer aux contribuables une décision du gouvernement n’est pas une chose facile», a-t-il mentionné. Il a par la suite ajouté que contrairement aux manœuvres du gouvernement, le conseil des commissaires «va s’assumer».
Avec la facture du nouveau compte de taxe scolaire, un dépliant explicatif sera envoyé aux citoyens pour leur expliquer la nature de la hausse.