Front commun syndical face au gouvernement Couillard
NÉGOCIATION. Les syndiqués du secteur public s’apprêtent à renégocier leur convention collective. Afin de mettre la table aux discussions, la SISP, la FTQ et la CSN font front commun pour réclamer des hausses salariales et le maintien des services publics. Dans le cadre de leur tournée du Québec, les représentants n’hésitent pas à écorcher au passage le gouvernement de Philippe Couillard.
De passage à Granby mercredi, la coalition syndicale soutient se battre contre une idéologie. Alors que Québec considère les services publics comme des dépenses qu’il faut sabrer, les syndicats y voient des investissements dans la qualité de vie citoyenne.
«Ce n’est pas normal que six ministres soient en train de mettre à mal l’ensemble des services publics et l’environnement social du Québec», dénonce le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec Daniel Boyer.
Afin de mener ce combat, les syndicats s’associent à d’autres groupes de pression. Environnementalistes, groupes de femmes, étudiants et autres organismes communautaires entrent dans le bal.
Hausses salariales
En parallèle à la bataille sur les services, les syndicats attaquent aussi sur le front de la rémunération. Ils réclament des augmentations de salaire de 4,5% par année pendant trois ans. En détail, ils exigent 2% pour «combler le retard de la rémunération globale (écart de 7,6% selon l’Institut de la statistique); 2% pour «maintenir la parité»; 0,5% pour que «la croissance économique du Québec puisse bénéficier aux employés de l’État».
Dans le contexte actuel de lutte au déficit et de restrictions budgétaires, comment maintenir les services et en plus accorder des augmentations de salaire? Selon les syndicats, la clé se trouve dans les sources de revenus et, non, pas dans les poches des contribuables.
«Qu’on impose davantage les institutions financières. On a fait un très petit pas avec une hausse de 1%, c’est un début. Les entreprises devraient aussi en faire davantage. On a un fardeau fiscal parmi les plus bas au monde. Je ne parle pas des petites PME innovantes qu’il faut aider, mais une fois que les entreprises font des profits, il faut qu’elles paient leur juste part», suggère M. Boyer.
Le front commun a déposé ses demandes au gouvernement et demeure en attente d’une réponse. «On nous a promis une réponse en deux mois, alors on attend un cadeau de Noël, mais on se doute que ce ne sera pas le cas», présume la vice-présidente de la CSN Francine Lévesque.
Celle-ci prévient que des actions de mobilisation sont prévues et que les syndiqués du secteur public seront entendus.
Le secteur public en chiffres:
67 170 employés en Montérégie
8,5% des emplois en Montérégie
52% des emplois sont à statut précaire ou à temps partiel
7,6% d’écart salarial par rapport au secteur privé
4,5% d’augmentation de salaire réclamée pendant trois ans