BPC et TCE: des lettres empoisonnées
Brome-Missisquoi n’échappe pas aux TCE et autres produits hautement toxiques, mais ce sont les hydrocarbures qui constituent les principaux contaminants du territoire. Selon les répertoires provinciaux et fédéraux, ce sont 87 sites de la MRC qui sont réputés contaminés.
Farnham mène le bal pour le plus grand nombre de terrains répertoriés avec 27 endroits identifiés, dont 14 situés dans les limites de la base militaire. Cowansville vient au deuxième rang avec 16 lieux souillés et Bromont complète le palmarès avec 10.
Tel que mentionné précédemment, la grande majorité des contaminants recensés appartiennent à la famille des hydrocarbures. D’autres matières sont toutefois plus préoccupantes comme la présence de biphényles polychlorés, mieux connus sous l’acronyme BPC, dans les eaux souterraines de la base militaire de Farnham.
Selon l’information disponible, la Défense nationale indique effectuer un «suivi de la qualité des eaux», mais qualifie le dossier de «priorité d’intervention nulle».
En revanche, la présence de pesticides dans un ruisseau drainant l’ancien dépôt de DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) est jugée «priorité élevée». Déjà 193 576,85$ ont été investis pour corriger la situation.
À elle seule, la base militaire cumule 14 lieux contaminés à l’intérieur de ses terres, dont huit dossiers considérés fermés.
Des TCE à Bedford
Comme bien des vestiges industriels du siècle dernier, la vieille Exeltor de la rue Rivière à Bedford a laissé des séquelles. D’après le registre du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, l’eau souterraine serait contaminée au trichloréthylène (TCE).
Produit utilisé pour le dégraissage et le nettoyage, il est reconnu comme cancérogène pour l’humain par l’Agence de protection de l’environnement américaine, mais pas par le gouvernement québécois.
Élu pour une première fois en novembre dernier, le maire de Bedford Yves Lévesque a dit ne pas être bien au fait du dossier. «À ce qu’on m’a dit, ce serait contaminé, mais léger», a-t-il simplement indiqué sans vouloir s’avancer en terrain inconnu.
Du côté de Place Excelsior, l’entreprise qui a converti l’usine en motel industriel, la directrice Diane Alarie dit être au courant de la présence de contaminants, mais pas dans l’eau.
Selon le rapport d’expertise dont elle dispose, la contamination du sol serait peu profonde. «L’usine a les pieds dans l’eau. S’il y avait eu contamination, on l’aurait su», fait remarquer la propriétaire. La vieille Exeltor surplombe la rivière aux Brochets.
Diane Alarie affirme s’être avancée auprès de la municipalité pour une éventuelle décontamination, mais seulement une fois que «l’entreprise va (lui) permettre un lousse financier».
La contamination au TCE cause d’importants problèmes à la municipalité de Waterloo en Haute-Yamaska. À la suite de la faillite de l’usine Croname, rue Taylor, la municipalité a hérité d’une importante contamination au trichloréthylène dans ses eaux souterraines et son aqueduc.