Vaste plan de rationalisation à Val-des-Cerfs
ÉDUCATION. Moins de services et plus de frais, voilà à quoi se résume le «plan d’optimisation» que s’apprête à adopter la Commission scolaire du Val-des-Cerfs. Coupures de services, attrition de postes, réorganisation du travail et hausse de frais vont s’étaler sur les trois prochaines années.
Val-des-Cerfs n’échappe pas au climat d’austérité des finances publiques. Après trois ans de déficits cautionnés par Québec, la CSVDC doit revenir à l’équilibre budgétaire. Pour y arriver, elle s’apprête à lancer, dès le 28 avril, un plan triennal d’«optimisation».
Dans les faits, il s’agit d’un plan de rationalisation des ressources où l’on prévoit réduire le nombre de psychoéducateurs, psychologues, orthopédagogue et autres. On prévoit aussi réduire le nombre de directeurs dans les écoles.
«On va être transparent et honnête. On se donne un horizon de trois ans. Dire qu’il n’y aura pas d’impact serait mentir», reconnaît le président du conseil des commissaires Paul Sarrazin. Poussée à la limite par les coupes budgétaires répétées du ministère de l’Éducation, la commission scolaire n’avait plus le choix.
«L’éducation, c’est un investissement, c’est une richesse. On se prive d’investir dans nos enfants», dénonce-t-il en référence au tout récent budget provincial. Québec a annoncé une hausse famélique de 0,2% du budget de l’éducation. Un chiffre qui fait craindre le pire aux commissions scolaires à l’aube du dépôt des crédits.
D’autres mesures
En plus de la perte de professionnels, le plan de Val-des-Cerfs veut réduire le nombre de classes spécialisées en augmentant le nombre d’élèves par groupe. Il y aura aussi plus d’élèves par classe au secondaire, alors que l’on veut éliminer les petits groupes. Des cours d’option moins populaires pourraient disparaître.
Les enseignants devront participer aux efforts de rationalisation en comptant plus d’heures d’enseignement et moins d’heures d’implication dans des projets spéciaux. «On veut que les enseignants enseignent à la hauteur de ce qui est prévu», précise le directeur général adjoint Éric Racine. La moyenne serait de 23 à 24,5 périodes d’enseignement par neuf jours, alors que le maximum prévu est de 24,6.
Directrice des services éducatifs, Kathlyn Morel tente de se faire rassurante au sujet de l’impact appréhendé sur la réussite des élèves. Surtout que de nombreuses mesures touchent directement les élèves les plus vulnérables du système.
«On va revoir nos pratiques. On va identifier qui sont les élèves qui ont des besoins et analyser les tâches qui pourraient être faites autrement. Il y a des pratiques qui sont faites ailleurs qu’on peut appliquer ici. Est-ce que la qualité de service peut être maintenue? Je pense que oui», affirme-t-elle.
Dans la poche des parents
Du côté des parents, ceux-ci vont devoir mettre la main dans leur poche alors que les frais de surveillance midi, de service de garde, de transport, d’autofinancement et de programmes spéciaux (sport-études, PEI, etc.) vont être revus à la hausse.
Val-des-Cerfs défend cette décision par l’application du principe d’utilisateur-payeur.
L’estimation avancée par l’organisme indique des hausses possibles d’environ 36$ pour la surveillance midi au primaire, de 10$ à 33$ pour le transport hors secteur et de 115$ à 190$ pour les programmes spéciaux de concentration ou d’éducation internationale.
Lorsque l’on soulève la possibilité que des frais supplémentaires avoisinants les 200$ puissent limiter l’accès à l’éducation, les commissaires se disent préoccupés. «On ne veut pas qu’il y ait de discrimination. S’il y a vraiment une situation qui se présente, il y a sûrement des moyens de s’arranger. Ce sera du cas par cas», répond le président Paul Sarrazin.
Interrogés sur la possibilité de hausser le taux de taxe scolaire plutôt que de réduire les services aux élèves, les commissaires répondent qu’il n’en est pas question. Le taux de taxe de Val-des-Cerfs se trouve au 18e rang à 0,2727$. Le taux maximal prévu par la loi est de 0,3500$.