Sutton assouplit sa position, mais va de l’avant 

SUTTON. Au terme de quelques mois mouvementés, où se sont enchaînés des séances du conseil houleuses, une consultation publique fort animée de rétroactions citoyennes et de nombreux reports, Sutton a adopté à l’unanimité les controversés projets de changements aux règles d’urbanisme, devant une salle bondée lundi soir.  

Les règlements 254 et 256 concernent le zonage et le lotissement. La Ville a tout de même relâché certaines des mesures incluses dans la première version du projet.

Le directeur de l’urbanisme Réal Girard y allait d’une présentation des nouveautés aux quelque 80 citoyens qui s’étaient déplacés. Celles-ci touchent notamment les entrées de cour, qui seront comprises dans la zone maximale de déboisement lors d’une nouvelle construction. Dans le même ordre d’idées, celle-ci a été réduite quant aux terrains d’une superficie de 3000 et de 5000 m2.

La notion de pente maximale a elle aussi subi quelques modifications. Elle sera dorénavant calculée sur des sections de 15 m, alors qu’elle l’était sur le total selon les premières volontés de Sutton. Une pente maximale de 15% sera imposée, sauf qu’elle pourra atteindre 12% sur les deux tiers du tracé. La règle visant l’aménagement d’une bande de protection riveraine s’appliquera également pour tout milieu humide.      

Ce sera le statu quo pour les constructions en zone d’altitude de 350 m et plus (PAM), alors que la Ville proposait de réduire de moitié les dimensions minimales d’un terrain. Une douzaine de zones rurales (RUR) étaient également concernées par cette mesure. Or, ce nombre a été ramené à trois.

«Nous avons retenu plusieurs des commentaires des citoyens fournis dans les mémoires déposés et lors des rencontres de travail. Ce que nous avons voulu, c’est de trouver un équilibre qui tente de rallier l’ensemble de la population», expliquait M. Girard.    

Réactions mitigées

Le comité de citoyens qui clame son opposition depuis le début du processus n’entend pas nécessairement en rester là. Il examine toujours la possibilité de recourir à la justice. «Nous en discutons, c’est de voir si l’esprit de la loi est respecté», explique Dominique Parent, qui dénonce du même souffle un manque de vision d’ensemble. «Le développement immobilier en zone rurale, c’est un marché en décroissance.» Elle joint sa voix à d’autres citoyens présents qui s’interrogent sur les méthodes qu’emprunte la Ville pour aviser les villégiateurs, ceux qui mettent les pieds à Sutton principalement le week-end, en cas de requêtes menant à la tenue de registres.  

L’adoption avait été retardée une première fois au début du mois. L’urbaniste Réal Girard, porteur du projet, avait dû s’absenter de la séance du conseil municipal du 1er juin à cause d’un problème de santé.