Le futur centre aquatique enflamme les réseaux sociaux
LAC-BROME. Le dossier du futur centre aquatique ne fait pas que des heureux à Lac-Brome. Les médias sociaux se sont enflammés sur cette question au cours des dernières semaines. Si certains accueillent la décision de Lac-Brome d’aller de l’avant avec enthousiasme, d’autres ont saisi leur clavier pour réclamer une plus large consultation.
Lac-Brome annonçait il y a une vingtaine de jours qu’elle entendait, de pair avec la Fondation CARKE, se lancer dans la construction d’un centre aquatique, un projet dans les cartons de la Ville depuis un peu plus d’un an. Cette décision se basait sur les résultats d’un sondage téléphonique CROP effectué en juin, où 59 % des répondants se disaient en faveur du projet.
Le projet est estimé à 4M $. Le nouveau service se jouxterait au centre communautaire, sur la rue Victoria. Les coûts de constructions seront épongés par CARKE, mais la Ville assumera la facture annuelle des dépenses liées au fonctionnement et à l’entretien. La note est évaluée à 250 000$ par année, en plus des frais liés à l’aménagement à l’extérieur du bâtiment.
Cette dépense supplémentaire se reflèterait par une hausse de 57 $ du compte de taxes pour une résidence de 225 000 $, estime-t-on du côté de la Ville. Ce calcul ne tiendrait pas compte des 34 000 $ versés annuellement à Cowansville pour l’usage de sa piscine. Les Bromois qui empruntent la 104 et la 139 pour aller se baigner à Cowansville doivent également débourser 75$ par adulte et 120$ par famille pour le faire, sur une base annuelle.
Pas tous d’accord
Certains citoyens n’ont pas hésité à exprimer un point de vue divergent sur la question. Mentionnant au passage qu’ils ne sont pas contre l’idée d’un centre aquatique, Sally et Réginald Morin souhaitent qu’une consultation à plus grande échelle soit tenue, avant que Lac-Brome ne s’engage dans un projet qui laissera une empreinte à long terme.
«On ne demande surtout pas d’abolir le projet, on veut que la Ville tienne un référendum, et on veut des chiffres clairs. Nous avons eu des référendums pour moins que ça. C’est un projet d’une ampleur incroyable pour que la décision soit prise sur un simple sondage téléphonique.»
Autre épine dans le pied du projet, aux yeux de ceux qui réclament une plus vaste consultation: l’augmentation du compte de taxes des contribuables. «Les chiffres concernant l’augmentation du compte de taxes ne resteront pas comme ça tout le temps, craint-il. Pour moi, un sondage téléphonique ne peut mener à un mandat clair. Quand on examine ça de plus près, c’est 59% de 8% de la population qui s’est exprimée en faveur du projet. Je pense que plus de citoyens doivent être impliqués dans un tel processus.»
Les deux résidents du secteur West Brome font circuler une pétition réclamant la tenue d’un référendum. «Ce que je perçois des citoyens visités est loin d’être aussi reluisant que ce que le sondage révèle», laisse entendre Réginald Morin.
«C’est tout un héritage et je veux que les gens aient leur mot à dire. Si les gens décident que c’est ce qu’ils veulent, ce sera ça!» conclut-il.
Un centre aux normes LEED?
Pour Virginia Wilson, l’administratrice de la page Facebook Knowlton.com, il ne fait pas de doute que la venue d’un centre aquatique apportera des retombées concrètes à la Ville. «C’est quelque chose qui convient aux personnes de toutes les tranches d’âges, indique-t-elle. Nous avons besoin de projets du genre qui vont attirer les jeunes familles et stimuler l’activité touristique, été comme hiver. Il faut également chercher à se démarquer de Sutton et de Bromont.»
Elle dit souhaiter que la population aille chercher le plus d’informations possible sur le projet, évoquant la possibilité d’obtenir la certification Leadership in Energy and Environmental Design (LEED), basée sur des principes de développement durable.
Les inquiétudes soulevées par l’augmentation du compte de taxes sont certes légitimes, même si elle juge que les élus ont fait preuve de transparence en commandant le sondage CROP. «Ce ne sont pas toutes les villes des environs qui ont une telle opportunité. Il faut faire confiance aux élus en place. Si on revient sur nos pas et qu’on va en référendum, on n’avancera pas. C’est contre-productif et il ne faut pas se mettre des bâtons dans les roues», déplore-t-elle.
L’administration municipale devra selon elle démontrer qu’elle a bien fait ses devoirs, que sa préparation et sa planification sont à point. «Ce sera alors un plus pour Lac-Brome.»
Les débats se sont depuis quelques jours calmés sur la page Facebook Knowlton.com. Virginia Wilson souligne que le sujet avait pris de trop larges proportions pour la page, qu’elle a mise sur pied il y a quatre ans «pour améliorer la communication au sein de sa communauté». Les échanges ont été redirigés vers deux pages Facebook distinctes.
Lac-Brome va de l’avant avec le projet
Contestation ou pas, pour le maire Richard Burcombe, le projet suivra son cours. «C’est dans leur droit de faire circuler une pétition, mais de notre côté, c’est une décision que le conseil a prise, et nous irons de l’avant. Si la municipalité devait bâtir le centre, ce serait autre chose. Il faut que la Fondation CARKE parvienne à rassembler les ressources financières nécessaires. Nous ferons également des demandes de subventions auprès du provincial et du fédéral.»