Les petits fruits marginaux sont discrets dans Brome-Missisquoi
AGRICULTURE. L’argousier, l’amélanche, le sureau et la camerise, de petits fruits marginaux, se font discrets dans Brome-Missisquoi. Cette terre reconnue comme le berceau de la viticulture du Québec pourrait toutefois faire davantage de place à ces cultures émergentes dans les prochaines années.
«Là où poussent des vignes, tout pousse», dit d’emblée Pierre Genesse, conseiller en développement rural et agroalimentaire du CLD de Brome-Missisquoi.
Selon lui, la région pourrait accueillir tout ce qui entre dans la catégorie des petits fruits émergents: amélanche, sureau, argousier et camerise, notamment.
«Il n’y a pas de noyau dur, reconnait-il. Mais nous sommes en avant de la parade lorsqu’on parle d’innovation.»
Le conseiller fait entre autres référence à l’entreprise de Lac-Brome Mont Echo Naturels qui offre une vaste gamme de produits de soins pour la peau fabriqués à base d’argousier.
«Au CLD, on essaie de penser à la mise en marché et on suggère de faire de la transformation. C’est intéressant de retrouver ces petits fruits dans un autre créneau que la consommation, par exemple en produits de cosmétique», rapporte Pierre Genesse.
Des fruits plus présents en Haute-Yamaska
Les cultures émergentes font leur place sur le territoire de la Haute-Yamaska. De Waterloo à Saint-Césaire, dix producteurs et, un en devenir, ont accepté le pari de récolter et d’offrir au public des petits fruits marginaux tels que l’argousier, le sureau, l’amélanche et la camerise. La MRC de la Haute-Yamaska, en collaboration avec Commerce Tourisme Granby_région, veut positionner l’offre agroalimentaire de la région d’ici l’été 2016.
«On ne s’en cache pas. On en parle depuis quelques années. Il y avait peu de producteurs. Maintenant, c’est autre chose. On commence à avoir des attraits et on peut parler d’entreprises arrivées à maturité», note Samuel Gosselin, conseiller au développement de la ruralité et de l’agroalimentaire à la MRC de la Haute-Yamaska.
Le défi du défi
Cultur’Innov, coopérative basée à Sainte-Camille et à Granby, offre des services-conseils dans le domaine des cultures émergentes.
Avant même de parler développement avec les producteurs, le coordonnateur de la coopérative, également biologiste, Stéphane Demers, leur demande s’ils ont un plan de mise en marché. «Malgré tous les défis qui se présentent quand on cultive, le nerf de la guerre reste la mise en marché des produits. Il faut suivre des étapes et avoir un plan», dit M. Demers.
La raison est que ces petits fruits sont toujours méconnus. «On les retrouve surtout en produits transformés. Les gens n’en ont pas entendu parler ou n’y ont pas encore goûté», poursuit M. Demers.
Pourtant, ce sont tous d’excellents fruits tant au niveau du goût que pour la production, clame-t-il.
«Le monde agricole d’aujourd’hui est plongé dans la diversification. Les petits fruits offrent une panoplie de moyens pour y parvenir. Au niveau de leur transformation, la limite vient de l’imaginaire», s’exclame le coordonnateur de Cultur’Innov
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