Donner la vie dans un contexte de pandémie: une expérience parentale très particulière
MATERNITÉ. Tout le monde a été touché par la pandémie de coronavirus et c’est particulièrement le cas pour les mères ayant accueilli un premier enfant durant cette période marquée par l’isolement et la distanciation sociale.
Quatre femmes de Brome-Missisquoi ont accepté de briser le silence et de parler de leur première maternité dans le cadre d’une série de cinq ateliers artistiques sur les thèmes de la naissance et de la parentalité supervisés par Édith Cambrini et Marilyne St-Pierre. Les rencontres ont eu lieu en août dernier à la salle Pauline-Martel de la bibliothèque municipale de Cowansville.
«Cette initiative a permis aux participantes de créer et d’exprimer leurs émotions dans un espace sécuritaire et convivial par le biais de l’écriture et des arts visuels. Elle leur a également fourni l’occasion de lâcher prise, de s’accorder un peu de temps libre et d’échanger sur leur expérience des derniers mois avec d’autres mères de la région», résume Mme St-Pierre.
«Le contexte social actuel a certainement teinté l’expérience des nouveaux parents de bien des façons. La réalisation de projets explorant des thèmes liés à la parentalité et à la naissance est d’autant plus pertinente en pareilles circonstances», ajoute Mme Cambrini.
Un recueil des œuvres réalisées par les participantes a également été créé, grâce au soutien financier de la Ville de Cowansville, de la Fondation MBP et du ministère de la Culture et des Communications, afin d’honorer le vécu de ces parents et l’arrivée au monde de leur bébé.
Une expérience valorisante
Les participantes ont visiblement apprécié leur contact avec le monde des arts et en ressortent transformées.
«Cette activité m’a permis de prendre un peu de recul et d’obtenir une vue d’ensemble de mon expérience quotidienne avec un enfant», indique Liane O’Donoughue.
«J’ai eu un accouchement difficile, très différent de ce à quoi je m’attendais. Les ateliers m’ont beaucoup apporté en me permettant de sortir de la maison et de passer du temps avec d’autres mères. Ça a été une belle transition pour moi», affirme Alexandra Lamontagne.
De son côté, Lucie Lamarre a eu une belle grossesse et un bel accouchement, mais a dû mettre une croix sur l’allaitement maternel.
«C’est magnifique de devenir parent, mais c’est aussi difficile. Vivre une grossesse en l’absence de ses parents et de ses proches, ce n’est pas évident», ajoute-t-elle, en faisant référence à la période de confinement qui a eu pour effet d’isoler les couples de leur réseau de contacts.
Philippe Goyette, agent de développement culturel à la Ville de Cowansville, signale que le projet «Bienvenue au monde» a permis de rejoindre une population qui n’a pas toujours la chance de s’exprimer.
Francis Laramée, directeur général de la Fondation BMP, perçoit par ailleurs l’appui de son organisation au projet comme une sorte de continuité. «L’accouchement est un processus complexe et la pandémie est venue en rajouter. Si notre Fondation a pu apporter un petit plus à ces mamans, c’est une belle récompense pour nous», explique-t-il.
Une deuxième série d’ateliers sera offerte en novembre prochain. Le nombre de participantes est limité à huit et les inscriptions sont déjà en cours.