D’autres pertes d’emplois chez IBM Bromont
EMPLOI. Un climat d’incertitude règne chez certains employés d’IBM à Bromont. Des informations glanées auprès de diverses sources par JournalLeGuide.com pointent vers des réductions de personnel imminentes. La vague de départs emporterait une cinquantaine d’emplois aussi rapidement que d’ici la fin du mois.
Les coupes viseraient des employés, dont une majorité accumule plus de 25 ans d’ancienneté. Selon nos informations, les employés touchés auraient été avisés que leur mandat se terminerait le 27 février.
La haute direction de l’entreprise ne veut ni confirmer ni infirmer le nombre d’employés concernés. «IBM continue de rééquilibrer ses effectifs pour répondre aux besoins en constante évolution de ses clients ainsi que de miser sur de nouveaux segments de grande valeur dans le secteur des technologies de l’information», laisse savoir par courriel la directrice des communications externes Joanne Fortin. IBM livre un discours similaire à celui tenu en juin 2013, quand d’autres dizaines d’emplois étaient passées au couperet.
IBM Bromont comptait 2800 travailleurs en 2008, selon un portrait dressé par le quotidien Le Devoir. Le site web de l’entreprise indique «plusieurs centaines» d’employés y évoluent actuellement.
Un texte tiré de la version en ligne du magazine économique américain Forbes n’a rien fait pour calmer le jeu. Le billet, de la plume du journaliste technologique Robert X. Cringely, a été publié à la fin du mois de janvier et aurait circulé parmi les employés. Cringely, de son vrai nom Mark Stephens, avance notamment l’existence d’un projet de réorganisation, le plus imposant de l’histoire de la compagnie. «Projet Chrome» sabrerait jusqu’à 26 % des emplois du géant informatique mondial, ce qui représente un peu plus de 110 000 des 400 000 salariés de l’entreprise.
Les éventuelles retombées de ce côté-ci de la frontière ne filtrent pas dans le texte. L’auteur mentionne que des employés seraient remerciés aussi rapidement qu’à la fin du mois de février.
Accélérer le recentrage
Selon le journaliste Robert X. Cringely, ces mises à pied seraient justifiées par des résultats décevants de la multinationale en bourse. IBM a raté la cible pour un 11e trimestre consécutif, comme en fait foi le dernier bilan. Un porte-parole de l’entreprise cité par l’Agence France-Presse (AFP) avait toutefois nié les coupes massives d’emplois rapportées par Forbes. Il laisse cependant entendre qu’IBM est engagé dans un processus qui mènera à la suppression de «quelques milliers d’emplois, une petite fraction de ce qui est évoqué», tout en soulignant au passage que le groupe présente toujours plus de 15 000 offres d’emplois à l’échelle mondiale. IBM aurait embauché 45 000 personnes l’an dernier.
L’entreprise avait annoncé en octobre 2014 la vente de ses activités de fabrication de semi-conducteurs à la compagnie californienne GlobalFoundries. La transaction ne touchait toutefois pas les installations de Bromont.
L’accord avait permis à GlobalFoundries de s’emparer des usines d’IBM du nord-est des États-Unis, du Vermont notamment, devenant le premier fabricant de microprocesseurs dans ce secteur. L’acquisition de milliers de brevets détenus par IBM faisait aussi partie de l’entente. IBM s’est implantée dans le parc scientifique de Bromont en 1972.
5,5 %
Le bénéfice d’IBM a chuté de 27 % en 2014 et de 5,5 % seulement pour le dernier trimestre. Les prévisions pour l’année en cours sont inférieures aux attentes des analystes. Le cours de l’action d’IBM oscille autour de 155 $. Le titre s’échangeait à 193 $ il y a à peine cinq mois.
Des défis de taille attendent IBM, selon Sébastien Roy, professeur à l’Université de Sherbrooke .