Des dépliants destinés aux victimes et aux auteurs de violence conjugale

SENSIBILISATION. De nouveaux dépliants de sensibilisation contre la violence conjugale destinés autant aux victimes qu’aux auteurs seront distribués dans différents organismes communautaires, les hôpitaux ainsi que dans des édifices municipaux de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska.

Cette campagne de sensibilisation est l’initiative du Service de police de Bromont, en collaboration avec la Sûreté du Québec, le Service de police de Granby et la Table de concertation pour contrer la violence faite aux femmes Haute-Yamaska et Brome-Missisquoi.

« Les statistiques ont augmenté en matière de violence conjugale, a indiqué la sergente aux relations communautaires et médiatiques du Service de police de Bromont, Amélie Vincelette. C’est un phénomène de plus en plus omniprésent. On n’en parle jamais assez. On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose localement. »

« Comme vous tous, je lis les journaux, je suis l’information et, des fois, je suis gêné d’être un gars, a déclaré de son côté le maire de Bromont, Louis Villeneuve. Séquestration, menaces, harcèlement, intimidation, contrôle, manipulation, domination, ce sont des mots qui pèsent lourd pour beaucoup de femmes. En ce sens, nos services de police a un rôle important à jouer en intervention, mais aussi en sensibilisation. »

« Enrayer la violence conjugale est un objectif ambitieux, par contre, la Table tient à poser des gestes concrets, a pour sa part affirmé la directrice de la Maison Alice-Desmarais et représentante de la Table de concertation pour contrer la violence faite aux femmes Haute-Yamaska et Brome-Missisquoi, Carmen Paquin. En réalisant des projets collectifs, les différents partenaires veulent mettre du sable dans l’engrenage du cycle de la violence conjugale. C’est ensemble qu’on peut y arriver. »

DÉPLIANT

Dans le dépliant destiné aux victimes, on peut y retrouver des informations concernant le cycle de violence conjugale, une définition du contrôle coercitif, des exemples d’infractions au Code criminel ainsi qu’une liste de ressources locales disponibles.

« La victime, lorsqu’elle est dans un cycle de violence conjugale, elle ne s’en rend pas nécessairement compte, a affirmé Mme Vincelette. Il y a tellement de contrôle, de manipulation qu’elle ne voit pas tout ce qui se passe autour d’elle. »

Dans le cas de celui adressé aux auteurs de violence conjugale, on y liste également les ressources disponibles localement.

« Pour l’auteur, on parle des accusations, du processus judiciaire qui pourrait se passer, mais on lui donne aussi des conseils, a indiqué Mme Vincelette. S’il ressent de l’agressivité, de la colère, voici ce qu’il peut faire, se retirer, s’isoler, de la respiration. »

« En laissant le dépliant chez un auteur ou une victime, les policiers sèmeront peut-être une petite graine, a-t-elle ajouté. Le dépliant sera là et ils pourront s’y référer. Des fois, sur le coup de l’intervention, c’est émotif. En le déposant sur la table, ça peut faire son chemin. »

Le projet est dans les cartons depuis un peu plus d’un an. Il a été inspiré par un projet similaire fait par le Service de police de Trois-Rivières.

Les dépliants seront éventuellement traduits en anglais et en espagnol.

MAMAN CAFÉINE

Marie-Ève Piché, alias Maman Caféine, qui est chroniqueuse, animatrice, auteure, entrepreneure et artiste des réseaux sociaux, appuie le projet.

« Je suis maman de cinq enfants, quatre garçons et une petite fille, et je suis aussi l’une d’entre elles, une femme ayant vécu de la violence conjugale physique, psychologique, sexuelle et financière, a expliqué Mme Piché. Au fil des années, je me suis moins positionnée comme victime, mais plus comme représentante. Je sens que j’ai ce devoir-là, alors que je suis maintenant maman, de devoir éduquer mes enfants face à la violence. Je me verrais très désemparée si une situation de violence arrivait à mes enfants ou par mes enfants. »

« On voulait une personnalité publique qui a vécu ce phénomène pour appuyer le projet, a indiqué Amélie Vincelette. Elle fait beaucoup de sensibilisation. L’objectif de l’avoir avec nous aujourd’hui, c’est d’appuyer notre projet et en parler davantage parce que je pense qu’on n’en parlera jamais assez. »