Jean-Michel Sirois relève un nouveau défi
TRANSPORT. Le Brighamois Jean-Michel Sirois se lance en affaires avec l’ouverture d’une école de conduite à Cowansville.
« La décision n’a pas été facile à prendre, car je troque ma sécurité d’emploi pour une plus grande indépendance de mouvement », reconnaît le principal intéressé.
Ce dernier ne s’aventure pas en terrain inconnu pour autant car il enseigne la conduite automobile dans la région depuis 2006.
M. Sirois soutient que son parcours professionnel lui a permis de développer « une patience infinie » et « un sens aigu de la pédagogie ».
« Au-delà de la technique, je crois profondément que l’apprentissage de la conduite doit être une expérience agréable et enrichissante. C’est pourquoi j’ai développé une approche amicale et dynamique qui contribue à créer une atmosphère détendue et propice à l’apprentissage », indique celui qui a présidé le comité des loisirs de Brigham de 2016 à 2020 et qui donne un coup de main aux organisateurs du Festival de théâtre amateur de Massey-Vanier à titre bénévole depuis 2021.
Cours en présentiel
L’école de conduite Xpérience entend notamment se démarquer de la concurrence grâce à ses cours en présentiel.
« Au début de la pandémie de coronavirus, en mars 2020, les écoles de conduite ont dû se rabattre sur la formation théorique en ligne et plusieurs d’entre elles se limitent encore aujourd’hui à ce type d’enseignement qui, à mes yeux, ne donne pas un résultat optimal. Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’Éducation a tout mis en œuvre pour que les élèves retournent en classe le plus rapidement possible après avoir expérimenté le téléenseignement », affirme M. Sirois.
Selon ce dernier, les élèves ont plus de difficulté à assimiler la matière et ont tendance à se laisser distraire pendant les cours en ligne.
« Après quatre ou cinq cours, ça commence à être long et le jeune fait autre chose en même temps qu’il étudie », explique-t-il.
M. Sirois ajoute que certains élèves lui ont avoué avoir triché lors de leur examen en ligne.
Conduite manuelle
L’école Xpérience est également l’une des seules dans la région à offrir des cours de conduite manuelle aux élèves qui le désirent. « À ma connaissance, aucun autre établissement ne dispense ce type d’enseignement dans un rayon de 40 km autour de Cowansville », mentionne le nouveau propriétaire.
Celui-ci tient cependant à préciser que tous les élèves commencent leur formation en mode automatique afin de bien assimiler les règles de base avant de passer en mode manuel.
M. Sirois estime que l’élève ayant la formation requise pour conduire un véhicule à transmission manuelle augmente ses chances de trouver une voiture convenant à ses goûts et à son budget. À ses yeux, la voiture manuelle est nettement plus accessible que la voiture automatique pour un jeune conducteur aux études ou qui vient d’intégrer le marché du travail.
« Lors d’une séance d’information tenue le 26 juillet dernier, trois des huit personnes présentes ont démontré de l’intérêt pour une formation intégrant la conduite manuelle », affirme-t-il.
M. Sirois a par ailleurs appris que certaines écoles n’étaient pas en mesure d’offrir de la formation en anglais, faute d’enseignants bilingues. « Dans une région comme la nôtre, qui compte plusieurs familles anglophones, le fait de pouvoir offrir des cours en anglais est un atout indéniable. Ma maîtrise de la langue anglaise me permet de desservir cette clientèle avec une grande facilité », indique-t-il.
Traits distinctifs
L’école de conduite Xpérience a par ailleurs choisi d’installer ses bureaux et sa salle de cours à proximité de l’école secondaire Massey-Vanier, dans le local voisin de l’Office d’habitation de Brome-Missisquoi, au 119 Place J.-J.-Bertrand.
« Les jeunes peuvent ainsi venir à pied sans avoir à demander un accompagnateur », explique-t-il.
Prenant pour acquis que 77 % des gens sont visuels, Jean-Michel Sirois a eu la bonne idée d’installer un tableau interactif aux allures de réseau routier, avec une piste magnétisée sur laquelle on peut déplacer de petites voitures à volonté.
« Le tableau aide l’élève à visualiser ce qu’il a appris dans ses cours théoriques. Il peut voir de ses propres yeux de quelle façon on doit emprunter un carrefour giratoire ou comment on effectue un stationnement en parallèle », mentionne M. Sirois, à titre d’exemples.
Le tableau a été réalisé par Isabelle Sirois, la mère du propriétaire de l’école, à partir d’une esquisse que son fils lui avait fournie.
M. Sirois a également opté pour un éclairage au DEL de couleur blanche dans la salle de cours pour tenter d’atténuer la fatigue visuelle attribuable à une surexposition à la lumière.
« Après avoir passé la journée dans une classe éclairée par des néons, les jeunes peuvent se reposer la vue tout en suivant leurs cours de formation théorique », explique-t-il.
Historique du permis de conduire
1893 : Le premier certificat de capacité a vu le jour à Paris
1906 : Le premier certificat de capacité a vu le jour à Montréal
1906 : La première loi encadrant la conduite de véhicules motorisés
1910 : On nomme des « officiers de vitesse » pour distribuer le 1er ticket
1917 : Naissance de la première école de conduite utilisée pour l’armée
1922 : Le « papier rose » remplace le certificat de capacité
1924 : Le premier code de la route voit le jour (une seule page)
1930 : Le Code de la route est bonifié
1955 : Examen de conduite obligatoire par la création du ministère des Transports
1957 : Apparition des diapositives du Code de la route dans les autos-écoles
1982 : Entrée en vigueur du Code de la sécurité routière
(Hausse des amandes, révocation de permis, mesures renforcées, pénaliser la conduite avec faculté affaiblies)
1983 : Cours de conduite obligatoires
1997 : Cours de conduite abolis
(L’apprenti doit être accompagné pendant 12 mois au lieu de 3 mois)
2007 : Permis de conduire à puce
2010 : Cours de conduite obligatoires rétablis
(Le nouveau cours met davantage l’accent sur le comportement et la responsabilisation du conducteur)
Source : Jean-Michel Sirois