Mégantic: la Croix-Rouge prête à intervenir
La scène parle d’elle-même à Lac-Mégantic. Plusieurs explosions, d’immenses flammes, un imposant panache de fumée, 2 000 personnes évacuées, cinq morts, une quarantaine de disparus, le déraillement d’un train transportant du pétrole brut de la compagnie ferroviaire Montréal Maine and Atlantic – la même qui exploite les chemins de fer de la région de Cowansville et Farnham – retient l’attention. Chez nous, les bénévoles de la Croix-Rouge Haute-Yamaska/Brome-Missisquoi n’attendent qu’un coup de fil pour intervenir.
«On est tous stand-by. On est tous prêts. Nos petits sacs à dos sont prêts, avec du linge, des sous-vêtements et nos médicaments. On doit être autonome pour 48 heures», explique Marcel Whissell, de la Croix-Rouge Haute-Yamaska/Brome-Missisquoi. Ce dernier avoue être à l’affut du moindre signe de son cellulaire. «Chaque fois qu’il vibre, je regarde», lance-t-il.
Possédant une roulotte, Marcel Whissell compte l’offrir, si jamais l’appel attendu se retentit. «Les bénévoles doivent aussi avoir de l’hébergement. Il y a le réseau hôtelier, mais ça semble aussi être la polyvalente de Lac-Mégantic. C’est à suivre, mais je vais l’offrir.»
Si une vingtaine de bénévoles sont disponibles à venir en aide à leurs collègues à Lac-Mégantic, seule une douzaine d’entre eux pourraient partir. «On doit laisser une équipe de cinq personnes sur le terrain ici, advenant un sinistre», indique M. Whissell.
Si la Croix-Rouge Québec demande l’aide des bénévoles de la Haute-Yamaska/Brome-Missisquoi, ces derniers se rejoindront chez les Pères trinitaires, leur point de rencontre en tout temps. «C’est notre point de ralliement. Advenant un état d’urgence à Granby et qu’on ait plus de systèmes de communication, pour nous, ça pourrait être le barrage Choinière, c’est là qu’on se rejoint et on part ensuite quatre par voiture», raconte-t-il.
Au cours des cinq dernières années, le couple formé de Lucille et Marcel Whissell, tous deux bénévoles à la Croix-Rouge, a été appelé à intervenir sur des événements majeurs : les inondations de Saint-Jean-sur-Richelieu ainsi qu’à Upton où une fuite d’ammoniac avait forcé l’évacuation de 1 000 personnes. L’an passé, Denis Poulin, également bénévole dans la région, est intervenu à New York pour l’après Sandy.
La Croix-Rouge du Québec a déployé bon nombre de ressources, tant humaines que matérielles, à Lac-Mégantic. Un centre d’accueil et d’information, de même qu’un centre d’hébergement ont été ouverts à la polyvalente locale grâce à leur unité mobile d’intervention qui compte 700 lits et autant de couvertures et d’oreillers. La Croix-Rouge précise pouvoir compter sur un réseau de près de 1 500 bénévoles.
La tragédie de Lac-Mégantic s’est produite peu après minuit, samedi, selon le portail Urgence Québec. Le train, qui comptait 72 wagons remplis de pétrole brut, a déraillé et de nombreuses explosions ont retenti. «Plusieurs bâtiments du centre-ville sont la proie des flammes. Un périmètre d’évacuation d’un kilomètre est mis en place. On dénombre environ 1 000 évacuations», indique, par voie de communiqué, le Centre des opérations gouvernementales d’Urgence-Québec.
En début d’après-midi samedi, 1 000 résidents du secteur Fatima ont dû être évacués en raison de la présence de particules nocives dans l’air. La Sûreté du Québec a confirmé le décès de cinq personnes. Les dépouilles seront envoyées au Laboratoire de sciences juridiques et de médecine légale de Montréal pour y subir une autopsie. Une quarantaine de personnes manquent à l’appel, selon la SQ.
La première ministre Pauline Marois a été de passage à Lac-Mégantic en fin de journée samedi. Selon le bureau du premier ministre du Canada, Stephen Harper doit arriver en milieu d’après-midi dimanche. Il participera à une séance photos à 15:15 avant de s’adresser aux médias vers 16:20.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images de l’événement circulent et témoignent de l’ampleur de l’événement.