NuHab à Lac-Brome: le projet fait chou blanc
COMMUNAUTÉ. Lac-Brome ne sera finalement pas la prochaine terre d’accueil du centre de réhabilitation NuHab. Devant le brouhaha soulevé par l’annonce éventuelle de leur venue, les responsables ont retiré leurs billes du projet visant à s’établir au 17, rue Victoria, non loin du chemin Lakeside.
NuHab reçoit des personnes qui souhaitent vaincre des problèmes d’abus de substances ou de dépendance à l’alcool. Lac-Brome envisageait d’apporter un changement au règlement de zonage. Celui-ci reposait sur la notion d’hébergement, puisque la ressource fonctionne au-delà des heures permises par les normes actuelles, un horaire de jour uniquement.
Mais le dépôt d’une pétition, le 14 mai, est venu refroidir considérablement les ardeurs des administrateurs de NuHab, à présent établi à Ascot Corner en Estrie. «Nous avons décidé de nous retirer de ce scénario, car nous trouvions qu’il y avait trop de gens nerveux envers notre venue, explique André Rochon, le fondateur de la ressource. C’est très important d’être au diapason avec la communauté.»
Le document regroupait une cinquantaine de signatures. Après examen par le service du greffe de Lac-Brome, il a été établi qu’il ralliait suffisamment de citoyens habilités à s’exprimer en cas de tenue d’un registre, qui aurait touché entre cinq et six zones. Cette opposition, a-t-on observé du côté de la ville, mènerait le processus tout droit vers un référendum. Et dans sa finalité, il aurait engouffré quelques milliers de dollars en deniers publics.
«Nous avons approuvé le premier projet [en mars 2015] pour laisser les gens des zones concernées décider. Les gens des deux côtés ont pu s’exprimer à la consultation publique, en avril. C’est démocratique et je respecte le résultat», laisse entendre le maire Richard Burcombe.
Se contentant de rester neutre sur la question, le premier magistrat dit toutefois ne pas avoir apprécié le ton de certains échanges. Le débat a selon lui été teinté de propos acerbes, une pratique répréhensible. «C’est vraiment déplorable et je déteste ça. Il faut des arguments sur le projet et non pas sur les réputations des gens impliqués. On n’a pas besoin de ça.» Ces reproches ne touchent pas les signataires de la pétition, tient-il à préciser. Il souhaite vivement que les dossiers sur la table à dessin de la Ville, tel le projet de centre aquatique, soient discutés dans un climat plus enclin aux échanges respectueux et constructifs.
Acceptabilité sociale
NuHab essuie un premier revers dans sa tentative de se relocaliser plus près de certaines ressources montréalaises du domaine de la santé avec qui entretient des liens. «Oui nous sommes déçus, c’était un bon endroit et ça vient anéantir plusieurs de nos efforts. Une grande partie de notre succès repose sur l’acceptation des gens du voisinage, de sorte que notre clientèle se sente en sécurité. On veut être de bons voisins, et ce ne serait pas le cas si on décidait d’aller dans un endroit où on ne veut pas de nous», relate M. Rochon.
«Beaucoup de gens ont peur des choses qu’ils ne comprennent pas. C’est important que les gens soient plus à l’aise, se désole le fondateur. Nos résidents sont des êtres humains qui ont le droit de recevoir de l’aide. Nous faisons notre possible pour faire changer l’opinion des gens, les aider à faire preuve d’ouverture d’esprit.»
La ressource offre un programme de réhabilitation à travers divers ateliers, qu’ils soient reliés à l’art, au domaine équestre ou à l’horticulture. Elle accueille actuellement entre 15 et 20 personnes, hommes et femmes, âgés de 20 à 40 ans, et donne du travail à une vingtaine d’employés.