Le communautaire lance une campagne destinée à la population anglophone
SERVICES. Le comité d’accès aux services pour les personnes d’expression anglaise a dévoilé une série de capsules vidéo pour faire connaître les services communautaires à la population, méconnue par une bonne partie de la communauté anglophone de la région.
Le lancement s’est tenu la semaine dernière du côté du Cinéma Princess de Cowansville.
L’une des membres du comité, la coordonnatrice au développement des communautés et de l’immigration à la MRC de Brome-Missisquoi, Tanya Szymanski, explique qu’une consultation a été faite il y a quelques années auprès des différentes tables de développement de la région. Cette consultation, qui a mené au lancement du Réseau de développement social, a permis de soulever les enjeux d’accès aux services pour la communauté anglophone.
« Plusieurs organismes communautaires nous ont fait savoir qu’ils offrent des services pour les anglophones, mais qu’ils n’étaient pas bien utilisés, relate-t-elle. Peu de gens se prévalent de leurs services. On se demandait donc si les services disponibles en anglais étaient bien connus par la population d’expression anglaise, ce qui inclut les personnes immigrantes qui arrivent au pays, qui ne parlent pas nécessairement bien le français et qui seraient plus à l’aise à leur arrivée en anglais. »
Le comité souligne que la communauté anglophone a tendance à moins se tourner vers les organismes communautaires lorsqu’ils recherchent de l’aide, mais ça ne veut pas dire pour autant que les besoins n’y sont pas.
« Des études ont démontré qu’il y a une plus grande défavorisation dans la communauté anglophone, ce qui a du sens puisque, sans connaissance adéquate du français, il est plus facile de se retrouver isolé et c’est plus difficile de se trouver un emploi », déclare Mme Szymanski.
« Nous croyons également important de desservir la clientèle anglophone dans leur langue maternelle puisque quand on a recours à des services de santé ou des services sociaux il est important d’être le plus à l’aise possible, car nous pouvons vivre une période de vulnérabilité quand on a besoin de services », poursuit l’une des membres du comité et directrice générale de la Yamaska Literary Council, Wendy Seys.
CAPSULES VIDÉO
Ce sont sept capsules vidéo qui sont diffusées, chacune avec une clientèle cible.
Les capsules s’adressent aux jeunes, aux familles, aux personnes âgées de 50 ans et plus, aux proches aidants, aux femmes ou encore aux individus. La dernière est consacrée aux services rendus par les différents centres d’action bénévole de la région.
Au total, ce sont 25 organismes qui ont mis la main à la pâte et ont contribué aux capsules vidéo.
En complémentarité des capsules vidéo, un répertoire des organismes communautaires a également été imprimé et sera distribué à travers Brome-Missisquoi.
ORGANISMES
Les organismes participants étaient très contents de pouvoir prendre part à cette initiative.
Dans le cas de la directrice générale du Avante Women’s Centre, Dawn Singlefield, ce projet la touche particulièrement.
« J’ai vécu des moments très difficiles dans ma vie et je ne connaissais pas les services, confie-t-elle. Je me suis rendu au médecin, j’ai attendu longtemps pour avoir un travailleur social. Mis à part ça, je ne savais pas où aller chercher les services. De voir une initiative comme celle-là, je trouve ça génial, de voir ce qui est offert et de pouvoir le partager à tout le monde. »
« Quand tu es en situation de vulnérabilité, il n’est pas question de politique, de langue, il faut se demander s’il y a des services pour l’humain, tout simplement. Je trouve que c’est important de revenir à ça », affirme de son côté la stagiaire à Horizon pour Elle et à la Maison Alice-Desmarais, Isabelle Archambeault.
Si les services peuvent être méconnus, l’accès peut également être une problématique.
« Par exemple, dans le réseau de la santé, théoriquement, les services devraient être disponibles en anglais, mais parfois, c’est moins simple que ça, souligne l’intervenant en dépendances à la Cellule Jeunes et familles de Brome-Missisquoi, Jocelyn Darou. C’est vraiment important qu’il y ait des endroits où que les gens qui parlent uniquement en anglais ou d’abord et avant tout en anglais puissent se sentir accueillis, bienvenus, respectés et bien compris. »
« Les organismes, nous avons une responsabilité qu’au moins une personne ou deux sont en mesure d’accueillir et de donner des services en anglais, ajoute pour sa part l’agente aux communications d’Oasis santé mentale Granby et région, Christine Bellemare. Tout en restant francophones, on peut donner les services et ça nous oblige aussi entre organismes de se référer entre nous. »