L’unité de production de gaz naturel renouvelable entre en fonction

ENVIRONNEMENT. La nouvelle unité de production de gaz naturel renouvelable de la compagnie française Waga Energy sur le site de Zone-Éco à Cowansville est entrée en service il y a deux semaines. Le biogaz généré par l’unité Wagabox permettra de fournir 30 gigawattheures (GWh) de gaz naturel dans le réseau d’Énergir.

Il y a trois ans, la Régie intermunicipale de gestion des matières résiduelles de Brome-Missisquoi, renommée l’an dernier Zone-Éco, avait annoncé s’être entendue avec l’entreprise spécialisée en production de gaz naturel renouvelable à partir d’un site d’enfouissement pour la mise en place d’une telle unité.

Selon les estimations d’Énergir, ce sont environ 5 500 tonnes d’eqCO2 qui ne seront pas émises dans l’atmosphère annuellement grâce à ces nouvelles installations.

Pour le directeur général de Zone-Éco, David Rusmby, c’est l’accomplissement d’un projet à longue haleine, qui était dans les cartons depuis cinq ans.

« Ça fait plusieurs années qu’on travaille et qu’on prépare ce projet-là. On voit maintenant la réalisation et le début de l’injection de notre gaz valorisé et purifié par Waga Energy dans le réseau d’Énergir. »

« Il y a eu des délais au niveau de l’installation, mais rien qui menaçait la réalisation du projet, ajoute-t-il, puisque la mise en service était au départ prévue pour 2023. On est fiers de dire que pour la deuxième moitié de l’année 2024 on a commencé à injecter le gaz purifié dans le réseau. »

Waga Energy, qui exploite deux autres sites du genre au Québec, se réjouit de l’aboutissement du projet.

« Nous sommes ravis de collaborer avec Zone-Éco, Énergir et le gouvernement québécois pour atteindre l’objectif de 10 % de gaz naturel renouvelable dans le réseau de gaz du Québec d’ici à 2030 et contribuer à la décarbonation de la province, a commenté la présidente-directrice générale de Waga Energy Canada, Julie Flynn. Nous sommes très fiers de participer ainsi à la transition énergétique du Québec. »

« Waga, ce sont des spécialistes dans le biogaz provenant des sites d’enfouissement, a ajouté M. Rumsby. Ça nous donnait une confiance d’aller de l’avant avec un tel projet. Ce sont eux qui assument la responsabilité d’opération de l’usine et l’efficacité du système. »

En se fiant aux estimations préliminaires, à terme, c’est entre 7 et 8 millions de mètres cubes de biogaz créés par la décomposition des ordures qui seront transformés en gaz naturel et redistribués via le réseau d’Énergir.

« Collectivement, nous devons revoir nos habitudes en matière de consommation d’énergie afin de prioriser, lorsque c’est possible, des énergies renouvelables et être un acteur de la transition vers une économie de plus en plus sobre en carbone, a déclaré le vice-président, clients et approvisionnement gazier chez Énergir, Renault-François Lortie. C’est grâce à des projets comme celui de nos partenaires Waga Energy et Zone-Éco qui, par leur vision et leur expertise, nous permettent d’augmenter les quantités de GNR dans notre réseau et ainsi en offrir encore davantage à l’ensemble de nos clients qui souhaite diminuer l’impact carbone de leur consommation énergétique. »

FONCTIONNEMENT

Avant l’arrivée en scène de ce système, Zone-Éco brûlait par torchère les biogaz.

« Quand on enfouit les matières, on vient les compacter, soit enlever l’espace d’oxygène qui pourrait y avoir, a expliqué M. Rumsby. La matière organique crée le méthane. Ce méthane-là, nous avons l’obligation de le capter. Ce qu’on faisait avant, c’est qu’on le brûlait pour faire du CO2, ce qui est moins nocif pour l’atmosphère que le méthane. »

Maintenant, lorsqu’une cellule d’enfouissement atteint sa capacité, des forages sont effectués pour aller capter le biogaz qui est ensuite transmis par canalisations à la nouvelle unité afin d’être transformé en gaz naturel.

« Le méthane y est concentré et tous les gaz qui ne sont pas nobles et toute autre contamination seront enlevés pour faire un gaz naturel renouvelable purifié », a souligné M. Rumsby.

FINANCEMENT

Le projet a été subventionné par le gouvernement du Québec à la hauteur de 12,4 M$.

6,9 M$ de cette somme provient du Programme de soutien à la production de gaz naturel renouvelable du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie.

« Le gaz naturel renouvelable est une solution efficace pour diminuer la consommation d’énergies fossiles, a indiqué le ministre Pierre Fitzgibbon. Le partenariat entre Zone-Éco et Waga Energy Canada permet de développer une expertise dans un secteur où l’on doit innover pour accélérer la production de cette énergie de transition. »

« En valorisant les rejets d’un site d’enfouissement technique pour en faire du gaz naturel renouvelable, Zone-Éco et Waga Energy Canada contribuent à l’atteinte de nos objectifs climatiques, a pour sa part déclaré le ministre de l’Environnement, Benoit Charette. La production locale de GNR est l’une des solutions pour assurer une transition vers un Québec plus résilient et sobre en carbone, et c’est pourquoi notre gouvernement est fier d’appuyer des initiatives comme celle-ci. »

Le reste de l’enveloppe a été accordée à Énergir pour raccorder son réseau au site d’enfouissement.