Une 56e édition pour le Festival de théâtre amateur à Massey-Vanier

THÉÂTRE. Les élèves du programme Don Quichotte à l’école secondaire Massey-Vanier travaillent depuis plusieurs mois à réaliser la 56e édition du Festival de théâtre amateur, qui sera pour plusieurs le point culminant de leur expérience en art dramatique à l’école.

Le Journal Le Guide a rencontré à moins d’une semaine du début du Festival, qui se tient du 25 au 30 mars, une dizaine d’élèves de 5e secondaire qui se préparaient à faire une générale.

La nervosité commençait à s’installer, quoiqu’à des degrés divers. Pour quelques élèves, ça fait depuis l’été, et même avant, que l’écriture de leur pièce est entamée.

« Malgré trois mois de pratique, ça reste assez stressant ! », a confié Amandine Thibault.

« C’est la dernière fois qu’on va être tous sur scène ensemble pour notre secondaire », a indiqué de son côté Haily Cocolas.

« C’est un beau moment qu’on va vivre, a soutenu Julianne Sirois. J’ai hâte. »

Cette année, les élèves ont un défi supplémentaire puisqu’il y a qu’un seul groupe de 5e secondaire dans l’option. Appuyé par des élèves de 4e secondaire, le groupe est derrière l’entièreté du Festival et de la dizaine de pièces présentées, à l’exception d’un spectacle des élèves de 1re secondaire le jeudi et de performances lors du gala de remise de prix samedi.

« C’est parce qu’on est les meilleurs, a déclaré Nicholas Boyer. On est capables de tout faire. Ma mère avait fait de l’art dramatique quand elle était à Massey-Vanier et m’a dit que c’était cool. »

LES BIENFAITS DE L’ART DRAMATIQUE

Une bonne partie des élèves rencontrés sont en art dramatique depuis le début du secondaire. Ils ont pu développer certaines capacités et en quelque sorte sortir de leur carapace.

« Ça nous permet aussi de nous exprimer et de développer des émotions, a affirmé Anaïs Chevrette. Souvent, on peut se dégêner. J’étais souvent très réservée avant d’être dans le programme. On peut sortir de notre zone de confort. »

« Ce qui est plaisant aussi c’est l’opportunité qu’on a, s’est réjoui Kaena Azaiez. Il n’y a pas beaucoup de programmes au Québec où on peut être 100 % dans la créativité, dans l’autonomie pour créer des spectacles aussi extraordinaires de ça. »

Pour plusieurs, le choix de l’art dramatique s’est fait tout naturellement.

« À mon école primaire, on ne faisait pas de musique, on faisait de l’art dramatique, a expliqué Claudine Gagnon. Depuis que je suis en deuxième année, je savais que je voulais faire partie du profil Don Quichotte. Toute ma famille a fait de l’art dramatique. »

« Moi, personnellement, je n’ai jamais été gênée de ma vie ! a relaté pour sa part Laury Perreault. Même au primaire, je faisais du théâtre à l’extérieur des cours à Marieville. Je voulais continuer à en faire et j’ai vu le programme d’art dramatique à Massey-Vanier. Je suis venue ici pas mal juste pour ça. »

« Ma soeur qui était en théâtre ici m’avait dit que je devais aller en art dramatique parce que j’aimerais ça, a relaté Lily-Rose Brisebois. J’ai décidé de venir ici, mais de faire plus de voyagement, soit à peu près 1 h d’autobus par jour au départ, pour pouvoir être en art dram. »

Certains n’en avaient pas fait avant d’intégrer le programme.

« C’est une belle gang, a déclaré Olivier Boyer. C’est un beau programme. C’est le fun ! »

« Au départ, je voulais aller en danse, mais mon père trouvait que je faisais le clown en maison et il m’a inscrit en art dramatique, a indiqué Noa Lottinville. Finalement, j’ai aimé ça et j’aime la gang aussi. »

THÈMES ABORDÉS

Le mariage, la mort, le destin, la théorie de la relativité, la famille, la maladie, le féminisme, de l’humour, du drame, un mélange des deux : encore une fois cette année, les différentes pièces jouées abordent des thèmes distincts et proviennent du cru des élèves.

Pour l’enseignant en art dramatique, Éric Jacques, qui en est à son 30e festival cette année, il se considère choyé d’avoir pu croiser le chemin d’autant de jeunes talentueux.

« Je suis tellement privilégié de faire ça, a-t-il déclaré. Premièrement, on est en création, dans le beau, avec les jeunes. Je les vois triper, des fois se chicaner, souvent s’aimer, s’épanouir, s’encourager, s’entraider. Je suis constamment témoin de grandes choses. »

Pour l’avoir vécu comme élève dans le passé, M. Jacques sait à quel point ce genre d’expériences peut marquer dans une vie.

« Ça a tatoué mon enfance, mon adolescence, ces projets de gang là, a-t-il CONFIÉ. Je n’ai fait de l’art dramatique qu’en 5e secondaire, mais à partir de là, au cégep, j’ai décidé de m’impliquer. De l’impro, de la musique, des comités, j’aimais ça organiser des activités en groupe. »