Une année chargée pour Conservation Lac-Brome

ENVIRONNEMENT. L’organisme Conservation Lac-Brome, anciennement Renaissance Lac-Brome, a connu une année plutôt occupée en 2023. Avec le changement d’appellation, la mise en place d’une « patrouille bleue » et la poursuite de sa mission de sensibilisation, l’organisme continue ses efforts pour garder le lac en santé.

Le président de l’organisme, Jean-Pierre Pilon, l’indique dès le début de son entretien avec le Journal Le Guide : le lac est en relative santé. Ce qui ne veut absolument pas dire qu’il faut baisser la garde, bien au contraire.

« La situation est quand même préoccupante dans le sens où c’est fragile. On ne peut pas dire que le lac est en perdition actuellement. C’est un lac qui est en milieu de vie, c’est ce qu’on appelle mésotrophe. Il a encore plusieurs centaines d’années à vivre, mais si on ne fait pas attention, sa vie sera réduite rapidement. On pourrait voir un vieillissement prématuré du lac. »

La quantité de phosphore dans le lac Brome est d’ailleurs un élément qui est observé de manière particulière.

Le niveau de phosphore dans le lac, évalué à 19,2 μg/L en juillet, est supérieur au seuil cible fixé à 15 μg/L. Les efforts et les mesures doivent donc s’accentuer pour réduire l’apport de sédiments dans le lac.

« On a eu cet été deux épisodes de cyanobactéries en juillet et en septembre, dénote M. Pilon. Notre préoccupation, c’est que ça pourrait survenir beaucoup plus tôt dans la saison. Quand l’homme laisse son empreinte en rejetant trop de sédiments dans le lac, avec la construction et les engrais, par exemple, on ajoute des éléments nutritifs au lac et on vient le faire vieillir précocement. »

Les changements climatiques ont d’ailleurs un impact marqué, déjà, sur le lac Brome. M. Pilon ne veut pas être alarmiste, mais ne voudrait pas non plus minimiser la situation.

« C’est un grand lac qui a encore une capacité de support, mais ce qu’on remarque, c’est que le taux d’oxygène diminue sensiblement, soutient le président de Conservation Lac Brome. Quand un lac vient en fin de vie, il manque d’oxygène et il y a trop de biomasse, de plantes aquatiques et de nourriture qui vient les alimenter. »

Pour pouvoir agir sur ses problématiques, tout le monde doit s’impliquer, croit M. Pilon.

« Ça prend des actions communautaires. On a mis beaucoup d’efforts pour parler de sensibilisation à cet effet. »

PATROUILLE BLEUE

L’un des éléments phares qu’a mis sur pied Conservation Lac-Brome l’an dernier a été l’ajout de la patrouille bleue, composée l’an dernier de trois étudiantes.

Cette nouvelle initiative est déclinée en deux volets : un sur terre et un sur l’eau, dans les deux cas pour sensibiliser autant les riverains que les usagers du lac aux bonnes pratiques.

« L’an passé, on a eu une subvention de Québec pour mettre cette initiative sur pied, relate Jean-Pierre Pilon. La partie terrestre, on va chez les gens pour leur montrer comment réduire le ruissellement sur le terrain, soit la façon que le phosphore finit par se trouver dans le lac. Ça prend moins de surfaces asphaltées, par exemple, plus d’endroits perméables, pour les gouttières entre autres, avec des puits d’absorption ou des jardins de pluie. »

« On a une nouvelle embarcation à la suite d’un don l’an dernier de BRP et la Ville, poursuit-il. On fait beaucoup de relevés de qualité d’eau pour ausculter le lac. On l’utilise également pour aller à la rencontre des gens et leur dire quels genres de comportements ils devraient adopter. On veut éviter que les usagers du lac remuent les sédiments au fond du lac ou qu’ils naviguent dans les colonies de myriophylles à épis. »

PROJETS EN 2024

Conservation Lac-Brome planche sur quelques projets pour l’année en cours.

La patrouille bleue sera entre autres de retour.

« On continue d’aller à la rencontre des gens, souligne Jean-Pierre Pilon. On a un projet de corridor de navigation à deux endroits sur le lac. On a aussi une initiative avec la Ville concernant un projet de réglementation de la navigation. On va travailler également sur un parcours d’interprétation du ruisseau Quilliams, autoguidé avec une application. Il y a un trésor caché à cet endroit-là. »