Bolton-Ouest: le 12e fardeau fiscal le plus lourd du Québec
ÉCONOMIE. Au moment où les citoyens du Québec sont en plein blitz pour acheminer leurs déclarations d’impôts, une enquête de TC Media révèle que les contribuables de Bolton-Ouest croulent sous un fardeau fiscal parmi les plus lourds du Québec.
En raison des taxes qui sont prélevées par les Villes et les commissions scolaires, de même que la valeur de leur maison, les Québécois n’ont pas tous le même poids sur le dos.
Consultez notre carte interactive du fardeau fiscal des municipalités du Québec, ici.
À partir des données de Statistique Canada sur les revenus moyens et la valeur moyenne des propriétés par municipalité, nous avons dressé le palmarès des contribuables les plus sollicités, puis déterminé, ce que verse au total en impôts, taxes municipales et taxe scolaire le travailleur moyen propriétaire d’une maison moyenne de chaque localité.
Après avoir acquitté leurs contributions aux divers paliers de gouvernement, les gens de Bolton-Ouest ne disposent plus que de 68,70 % de leurs revenus. Dans Brome-Missisquoi, Bromont (71,01 %), Abercorn (71,21 %) et Sutton (73,20 %) suivent parmi les plus lourds fardeaux.
En dollars, Bolton-Ouest domine toujours avec une contribution totale moyenne de 17 537,34 $. Quelques milliers de dollars devant Bromont (14 128,03 $) et Abercorn (12 853,17 $).
À l’opposé, les municipalités qui bénéficient du poids le moins lourd sont Stanbridge Station, Saint-Armand et Notre-Dame-de-Stanbridge où les citoyens conservent entre 82 % et 80 % de leurs revenus.
Ce sont la valeur moyenne des résidences et les revenus plus élevés qui font grimper la facture. Une situation qui préoccupe Bolton-Ouest où des domaines de plusieurs millions de dollars créent une forte pression à la hausse sur les propriétés plus modestes.
«On garde notre taux de taxe le plus bas possible. À 0,40 $, la moitié va pour les services incendie, la quote-part de la MRC et la SQ. Il nous reste 0,20 $ pour nos employés!», énumère le directeur général Philippe De Courval.
Le faible taux de taxation produit toutefois deux effets contraires. D’abord, on donne un répit aux contribuables qui en ont besoin, mais de l’autre côté, on attire les propriétaires fortunés qui souhaitent alléger leur facture. Ces constructions de luxe entraînent alors les valeurs vers le haut.
L’accès à la propriété compromis?
Le comité de Québec Solidaire Brome-Missisquoi organise le 4 mai à Bromont une soirée sous le thème «Le côté sombre de la fiscalité municipale et ses impacts sur nos vies». Deux conférenciers vont présenter des pistes de solution pour financer les municipalités autrement que par le régime foncier.
Ève-Lyne Couturier, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socio-économique (IRIS) sera présente. Elle a récemment coécrit une analyse de l’état de la fiscalité municipale où l’on peut lire que «les municipalités ont tout intérêt à faire des choix qui favorisent la spéculation immobilière, aux dépens de la santé financière des ménages».
Selon l’un des organisateurs de la soirée, Sylvain Hamel, des gens réclament une rencontre sur ce thème depuis plus d’un an. «Il y a des personnes dans les secteurs agricoles qui se sont fait saisir leur terre à cause de la spéculation», note-t-il.
Du côté de Bromont, la mairesse Pauline Quinlan affirme ne pas observer ce phénomène. La croissance de la population et les agrandissements d’écoles indiquent que de plus en plus de familles s’y installent. «Les gens font le choix de Bromont parce qu’on y retrouve un ensemble de services très complet», indique-t-elle.
La municipalité soutient que les citoyens n’ont pas plus de difficultés à acquitter la facture de leurs taxes malgré la hausse des valeurs. Bromont a tout de même réduit son taux de base à l’arrivée du dernier rôle d’évaluation.
Pauline Quinlan se dit en faveur de nouvelles sources de revenus pour les municipalités telles que le réclament leurs associations. Le partage des revenus de taxes de vente serait une piste intéressante.
*Les municipalités de Frelighsburg et de Brome ne sont pas comptabilisées pour des raisons de manque de données. Frelighsburg n’a pas fourni ses données financières complètes au MAMROT et nous n’avons pas pu obtenir les données sur le revenu moyen et la valeur moyenne des logements de Brome.