Solanezumab: un médicament porteur d’espoir

Stopper l’évolution de la maladie d’Alzheimer mythe ou réalité? Il se pourrait bien que le Solanezumab rende cette possibilité bien réelle. Si l’hypothèse avancée par la compagnie pharmaceutique Eli Lilly se confirme, la médecine pourrait parvenir à endiguer la propagation de la maladie à la source.

Daniel* a vu sa vie basculée lorsque sa conjointe a commencé à montrer des signes de perte de mémoire alors qu’elle venait à peine de franchir la cinquantaine. Un diagnostic d’Alzheimer précoce vient alors confirmer ses craintes. Tout de suite, la dame est admise dans un protocole de recherche au Centre diagnostique et recherche Alzheimer. Le médicament se nomme Solanezumab.

Durant cinq ans, elle reçoit des injections périodiques du médicament ou d’un placebo. «Les recherches ont porté en partie leurs fruits, rapporte le Dr Ziad Nasreddine qui supervise les travaux du Centre diagnostique et recherche Alzheimer (CEDRA). On a réduit le déclin d’environ 35% dans le sous-groupe des patients les moins affectés par la maladie.»

Sans permettre de retrouver les acquis perdus, le médicament permettrait de freiner la prolifération de protéines amyloïdes que l’on soupçonne responsables de la maladie d’Alzheimer. Si cette hypothèse est validée, on assisterait à une poussée majeure dans le traitement de la maladie.

«À date, on ne peut pas parler de guérir ou de sursis parce que la recherche a été menée sur un tout petit groupe», relativise le Dr Nasreddine. Un nouveau protocole a cependant été mis de l’avant sur un important bassin de patients au stade primaire de la maladie.

Pour le Dr Ziad Nasreddine, l’hypothèse de la protéine amyloïde comme suspect serait tout à fait plausible puisque celle-ci ne s’accumulerait que chez certains gens âgés. Les personnes jeunes en seraient protégées par l’action d’un gène. Celles chez qui ce gène ne serait pas présent montreraient des signes d’Alzheimer précoce.

«On n’avait pas d’espoir jusqu’à ce que cette étude-là montre des résultats», admet le spécialiste. «Au moins, on aurait une cible qu’on pourrait attaquer et traiter», ajoute-t-il.

En plus de permettre de traiter la dégénérescence, cette percée permettrait d’abord de dépister la maladie. Actuellement, pour déclarer quelqu’un atteint d’Alzheimer, il faut démontrer une perte de mémoire et un impact sur l’autonomie. Ce n’est par contre seulement au décès que l’on peut confirmer ou non le diagnostic.

Dans le cas où l’on détermine officiellement la culpabilité de la protéine amyloïde, une prise de sang pourrait ultimement permettre de déceler des signes précurseurs de la présence de la maladie.

Les personnes qui présentent des prédispositions génétiques pourraient alors recevoir des traitements préventifs qui leur donneraient la chance de retarder le développement de la maladie, voire même l’empêcher d’agir.

*Prénom fictif

 

 

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