Une frappe israélienne a fait au moins 27 victimes dans un abri de la bande de Gaza

Une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés dans la bande de Gaza a fait au moins 27 morts, jeudi, ont indiqué des responsables médicaux palestiniens. L’armée israélienne a soutenu avoir ciblé des militants cachés parmi les civils, sans fournir de preuves.

Israël continue de frapper ce qu’il considère comme des cibles militantes dans l’enclave palestinienne, même si l’attention s’est tournée vers sa guerre contre le Hezbollah, au Liban, et sur la montée des tensions avec l’Iran. L’armée a lancé une opération aérienne et terrestre de grande envergure contre le Hamas dans le nord de Gaza plus tôt cette semaine.

L’hôpital d’Al-Aqsa, où les corps ont été amenés, a indiqué que la frappe, survenue dans la ville centrale de Deir al-Balah, avait tué 27 personnes, dont un enfant et sept femmes. Plusieurs autres personnes ont été blessées.

Un journaliste de l’Associated Press a vu des ambulances entrer dans l’hôpital et a compté les corps, dont beaucoup sont arrivés en morceaux.

«Nous en appelons au monde. Nous sommes en train de mourir!», a crié un homme.

L’armée israélienne a fait valoir qu’elle a mené une frappe précise visant un centre de commandement et de contrôle militant à l’intérieur de l’école. Israël a attaqué à plusieurs reprises des écoles transformées en abris à Gaza, accusant des militants de s’y cacher.

Des témoins qui ont parlé sous couvert d’anonymat à l’Associated Press, pour des raisons de sécurité, ont affirmé que l’attaque s’est produite alors que les directeurs d’école rencontraient des représentants d’un groupe d’aide humanitaire dans une salle normalement utilisée par la police dirigée par le Hamas qui assure la sécurité. Ils ont assuré qu’il n’y avait pas de policiers dans la salle à ce moment-là.

Le gouvernement dirigé par le Hamas dispose d’une force de police civile comptant des dizaines de milliers de membres. Ils ont en grande partie disparu des rues après le début de la guerre lorsqu’Israël les a ciblés avec des frappes aériennes, mais des membres de la sécurité du Hamas en civil exercent toujours un contrôle sur la plupart des zones.

Le Hamas a continué de lancer des attaques contre les forces israéliennes et de tirer occasionnellement des roquettes sur Israël plus d’un an après son attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Des militants dirigés par le Hamas ont pris d’assaut Israël et ont saccagé des bases militaires et des communautés agricoles lors de cette attaque, tuant quelque 1200 personnes, principalement des civils, et en enlevant environ 250 autres. Ils détiennent toujours une centaine de prisonniers, dont le tiers serait mort.

L’offensive israélienne qui a suivi a tué plus de 42 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales, qui ne précisent pas combien de victimes étaient des combattants, mais affirment que les femmes et les enfants représentent plus de la moitié des victimes. La guerre a détruit de vastes zones de Gaza et déplacé environ 90 % de sa population de 2,3 millions de personnes, souvent plusieurs fois.

Le groupe militant du Hezbollah au Liban a commencé à tirer des roquettes sur Israël le 8 octobre 2023, en soutien au Hamas et aux Palestiniens, déclenchant des frappes aériennes israéliennes en représailles.

Les combats se sont intensifiés de manière constante et ont fini par dégénérer en guerre totale ces dernières semaines, Israël menant des vagues de frappes lourdes à travers le Liban et lançant une invasion terrestre. Le Hezbollah a étendu ses tirs de roquettes à des zones plus peuplées plus profondément à l’intérieur d’Israël, faisant peu de victimes, mais perturbant la vie quotidienne.

L’Iran soutient le Hamas, le Hezbollah et d’autres groupes armés de la région qui se qualifient eux-mêmes «d’Axe de la résistance» contre Israël. L’Iran a lancé quelque 180 missiles balistiques sur Israël la semaine dernière en représailles à l’assassinat de hauts responsables du Hamas et du Hezbollah.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré mercredi que sa réponse à l’attaque de missiles iraniens serait «mortelle» et «surprenante», sans fournir plus de détails.