Passerelle Hillcrest: la population de Cowansville divisée
MUNICIPAL. Le dossier de la conversion du pont Hillcrest en passerelle cyclo-piétonnière en 2022 suscite toute sorte de réactions. Des citoyens déplorent le fait d’avoir été mis devant un fait accompli et sont résolument contre le projet alors que d’autres applaudissent la décision de la Ville.
La Ville de Cowansville explique cette décision puisqu’elle considère que le pont était à la fin de sa durée de vie utile. La Municipalité soutient que sa démolition est imminente étant donné l’importance des travaux nécessaires à son maintien.
« Nous rencontrons depuis quelques années certaines problématiques dans ce secteur en lien avec la vitesse et la circulation des voitures et véhicules lourds, a déclaré la mairesse de Cowansville, Sylvie Beauregard. La rue Hillcrest étant très étroite et sinueuse, il devenait périlleux pour les cyclistes et les piétons de s’y aventurer. Le 10 juin 2021, une pétition demandant une réduction de l’achalandage et de la vitesse a également été déposée par les résidents du secteur. De plus, nous gardons en tête notre objectif de transport actif autour du lac Davignon afin de relier nos corridors actifs. Cette passerelle s’inscrit dans cet objectif. »
Le directeur du Service de l’aménagement urbain et de l’environnement de Cowansville, Marc-Antoine Dunlavey, soutient qu’une analyse a été effectuée pour vérifier l’impact sur les véhicules d’urgence qui emprunteraient les routes 139 et 241 au lieu de la rue Hillcrest.
« Le retrait du pont Hillcrest n’aurait pas ou peu d’impact sur ces derniers, a affirmé M. Dunlavey. De plus, la construction de la passerelle s’inscrit dans la vision de la municipalité d’élargir son offre reliée au transport actif et de créer une boucle autour du lac Davignon. »
Pour sa part, le candidat à la mairie Jean-Yves Hinse déplore le manque de transparence de l’administration dans ce dossier.
« Les citoyens ont appris la fermeture de ce pont-là, sans qu’il y ait de consultation, d’étude d’impact, a-t-il déclaré. Les gens l’ont appris, tout comme moi d’ailleurs, dans les médias. Ça n’a aucun sens. J’ai l’intention de changer ça. »
Même son de cloche du côté du candidat dans le district Sweetsburg, Gérard Houle.
« Le pont Hillcrest est en fin de vie et nécessite une rénovation majeure. Les raisons justifiant la décision de fermer définitivement ce pont ne m’ont pas été démontrées et plusieurs citoyennes et citoyens se sont prononcés contre cette fermeture. Pour moi, la démocratie ce n’est pas juste d’inciter les gens à aller voter tous les 4 ans. C’est aussi consulter les citoyens dans les dossiers qui ont un impact sur leur qualité de vie. »
M. Hinse rapporte les propos de certains employés du ministère des Transports, dont le pont est sous la responsabilité, voulant que le MTQ ait proposé de le réparer.
« C’est la goutte qui fait déborder le vase. On ne comprend pas. Si le ministère a proposé de le réparer, pourquoi la Ville le ferme ? J’ai appris ça récemment auprès de différentes personnes qui travaillent au MTQ. »
DES CITOYENS DE LA RUE HILLCREST APPUIENT LE PROJET
Trois citoyens de la rue Hillcrest ont rencontré le Journal Le Guide pour appuyer le projet de transformation du pont en passerelle piétonnière.
Selon eux, la rue Hillcrest était devenue dangereuse avec les véhicules qui y passent régulièrement.
« La rue Hillcrest, ce n’est pas une autoroute, ce n’est pas une route comme Pierre-Laporte ou une 139, affirme Jean-Robert Marcotte. C’est une rue résidentielle. Actuellement, ce ne l’est plus. C’est une rue tellement passante. Les gens qui viennent de Sutton, au lieu de prendre la rue Principale, prennent la rue Hillcrest pour aller sur Pierre-Laporte. C’est ridicule. »
« En plus, les gens ne respectent pas la limite de vitesse, qui est de 40 km/h, ajoute Elke Henneberg. C’est incroyable comment les gens vont vite sur Hillcrest. C’est vraiment dangereux. »
« On veut que les gens comprennent la raison pour laquelle il faut que nous reprenions nos droits de rue résidentielle, indique de son côté une autre citoyenne qui préférait ne pas être nommée. On veut que ça redevienne une rue tranquille. »
Ces citoyens voient également d’un bon œil le fait que le pont soit converti en piste cyclable pour faire une boucle autour du lac.
« Je pense que, ce qui est important dans cette histoire-là, c’est qu’on peut donner aux citoyens de se promener en vélo avec tranquillité sans avoir de voitures qui te klaxonnent et qui pourrait te rentrer dedans, affirme M. Marcotte. Même chose pour les piétons qui pourraient faire le tour au complet. »
PÉTITION CONTRE LE REMPLACEMENT
Une pétition ayant amassé à ce jour plus de 450 signatures circule à l’heure actuelle.
Une policière à la retraite, Susan Nixon, est l’auteure de cette pétition.
« La sécurité, pour moi, c’est le facteur numéro un. Les plus de 2000 autos par jour vont aller quelque part. Ils vont nécessairement passer par la rue Principale. Quand les rues sont congestionnées, les véhicules d’urgence pourraient être pris sur la rue Principale. Ce que j’aimerais, c’est qu’on reconstruise le pont, mais aussi avec une place pour les vélos et les piétons. »
À l’instar de MM. Hinse et Houle, Mme Nixon a déploré le manque de consultation auprès des citoyens. « On a tous été pris par surprise. La Ville aurait pu faire une consultation et nous demander ce qu’on en pense, mais il n’y a rien eu. »