La 27e victoire d’affilée de Djokovic à Wimbledon le propulse en finale

WIMBLEDON, Royaume-Uni — Novak Djokovic est venu de l’arrière pour un deuxième match consécutif à Wimbledon, mais cette fois, le déficit était moins important et la victoire, beaucoup moins dramatique.

Le favori a vaincu la neuvième tête de série, le Britannique Cameron Norrie, 2-6, 6-3, 6-2, 6-4 en demi-finales, portant sa série de victoires au All England Club à 27, alors qu’il tente de gagner le tournoi pour la quatrième fois d’affilée.

Lors du plus chaud après-midi du tournoi jusqu’ici, le mercure atteignant 30 degrés Celsius, Djokovic a connu un lent départ et a souvent semblé insatisfait, secouant la tête ou lançant de longs regards vers sa loge. Mais contrairement aux quarts de finale, quand il a échappé les deux premiers sets face à Jannik Sinner avant de renverser la vapeur, Djokovic a mis moins de temps à prendre le dessus.

Quand le match s’est terminé, il a soufflé un baiser dans l’assistance, vers quelqu’un qui a encouragé Norrie tout au long du duel.

«Le travail n’est pas terminé», a toutefois Djokovic.

Le Serbe affrontera dimanche en finale Nick Kyrgios. Non classé, l’Australien de 27 ans dispute la finale d’un Grand Chelem pour la première fois. Il n’a pas eu besoin de s’échiner sur les courts vendredi, Rafale Nadal étant forcé de déclarer forfait en raison d’une déchirure aux muscles abdominaux.

«Une chose est certaine, a indiqué Djokovic, qui a perdu ses deux derniers matchs contre Kyrgios, il y aura beaucoup d’émotions, des deux côtés.»

Il s’agira d’une 32e finale d’un majeur pour Djokovic, ce qui lui permettra de rompre l’égalité au sommet qu’il partageait avec Roger Federer. Le Serbe de 35 ans tentera de remporter un 21e tournoi du Grand Chelem et Wimbledon pour la septième fois. Seul Federer, avec huit titres, a été sacré plus souvent que lui sur le gazon londonien.

La finale féminine aura lieu samedi. La Tunisienne Ons Jabeur, no 3, affrontera la Kazakhe classée 17e Elena Rybakina. Ce sera la première fois depuis 1962 que Wimbledon présentera une finale entre deux joueuses disputant pour la première fois une finale de Grand Chelem.

Le duel Djokovic-Norrie a commencé de la bonne façon pour les supporters locaux, qui espéraient voir un des leurs en finale, ce qui n’est arrivé que deux fois — par Andy Murray — depuis 1968.

Les cris ont fusé de toute part quand Norrie s’est levé le premier de sa chaise pour recevoir les services de Djokovic dans le premier jeu. Ils ont monté d’un cran quand Norrie a inscrit le bris. Sautillant le long de la ligne, il a servi un uppercut à un adversaire fantôme pour célébrer.

Quand Djokovic a repris ce bris quelques jeux plus tard, il s’est rapidement retourné, prenant sa serviette pour s’éponger.

Ces réactions contrastantes illustrent bien où en sont les deux hommes dans leur carrière.

Norrie disputait une première demi-finale en Grand Chelem, contre une 42e pour Djokovic. Avant cette semaine, Norrie n’avait jamais franchi le troisième tour d’un majeur en cinq occasions.

À la conclusion du match, la disparité de talent était également évidente, même si le Serbe a eu besoin d’un set complet avant de se mettre en marche.

Seulement deux des 20 premiers échanges remportés par Norrie ont été obtenus sur un coup gagnant. Djokovic a commis pas moins de 12 fautes directes dans cette manche, en plus de plusieurs coups suffisamment médiocres pour que Norrie prenne l’avantage.

«J’étais un peu plus tendu en début de rencontre, a admis Djokovic, qui a pris une pause toilette et vêtu une casquette entre le premier et le deuxième sets. Je ne frappais pas avec autant de fluidité que je l’aurais souhaité.»

Dans les trois autres manches, Djokovic a commis 16 fautes directes au total.

Pendant ce temps, le jeu de Norrie s’est étiolé tandis que Djokovic a mis de plus en plus de pression. UN service particulièrement mauvais et trois fautes directes ont permis à Djokovic de briser et de faire 5-3 au deuxième set.

«Il m’a fait cadeau de ce jeu, a analysé Djokovic. Le vent a en quelque sorte tourné à ce moment.»

Djokovic a brisé Norrie de nouveau en lever de rideau de la troisième manche, puis une nouvelle fois au premier jeu du quatrième set.

Le Serbe n’est pas du genre à ne pas saisir sa chance, pas plus qu’il laissera de côté les cadeaux qu’on lui fait. Cette journée n’a pas été différentes sur ces points.